Le Dernier vice-roi des Indes - la critique du film

Critique : Ce film bien fait, mais aussi très académique, a l’ambition de nous raconter la partition de l’Inde, soi-disant fondée sur la vérité historique, tout en mélangeant le destin de deux Indiens du peuple qui, en partie, symbolisent le déchirement que représentera la façon dont la Grande-Bretagne va gérer ce plan d’indépendance.
Le film part du principe que Lord Mountbatten a été berné par Winston Churchill, le Premier ministre, qui aurait d’avance prévu, sans l’en informer, une partition du pays en deux nations : l’Inde à majorité hindoue et le Pakistan, à majorité musulmane, coupée en deux avec une partie occidentale, et de l’autre côté de l’Inde, une partie orientale.
Ce parti pris donne au vice-roi l’image d’un homme extrêmement intègre, bon et droit, qui, avec son épouse exemplaire, va tout faire pour atténuer les conséquences dramatiques de ce choix politique. Les personnages de Jeet et de Aali, qui représentent le peuple, auquel le film fait la part belle, n’ont pas prise sur les événements, et finissent par illustrer une bluette amoureuse, prise dans les affres de l’Histoire. Tout ceci est bien manichéen dans un long-métrage qui apparaît aussi très décoratif : il ne manque pas un bouton de guêtre !
Curieusement, cette production, tournée par une réalisatrice d’origine indienne, dresse un portrait très flatteur de la Grande Bretagne, et montre les nouveaux dirigeants, Nehru pour l’Inde et Jinnah pour le Pakistan, comme des pantins sans étoffe, sous l’œil goguenard de Gandhi, observateur distant.
C’est finalement une œuvre d’un autre temps qui nous est proposée là. Elle réécrit l’Histoire sans vergogne, pour nous proposer une hagiographie très positive à défaut d’être véridique, comme savaient si bien le faire les productions hollywoodiennes à leur grande époque.