Le 7 mai 2021
Un cavalier inquiètant rôde autour d’une petite ferme où l’on élève des chevaux. Malgré les contraintes hollywoodiennes, John Huston réussit un western humaniste, assorti d’une excellente distribution.
- Réalisateur : John Huston
- Acteurs : Burt Lancaster, Audrey Hepburn, John Saxon, Charles Bickford, Audie Murphy, Lillian Gish, Joseph Wiseman, Albert Salmi, Doug McClure
- Genre : Drame, Romance, Western
- Nationalité : Américain
- Distributeur : Les Artistes Associés
- Durée : 2h05mn
- Date télé : 20 février 2024 23:25
- Chaîne : C8
- Titre original : The Unforgiven
- Date de sortie : 6 avril 1960
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Résumé : Un cavalier borgne, en uniforme miteux et sabre en main (Joseph Wiseman) rôde autour d’une petite ferme. Une jeune femme (Audrey Hepburn) en sort pour abreuver les chevaux, pendant que sa mère (Lillian Gish) met le pain au four.
Critique : Sans explication préalable, une angoisse est palpable dès les premières images : il y a un cavalier qui rôde et une fermette isolée avec ces deux femmes qui sont des proies faciles. Très vite, les contours du drame vont se dessiner. La jeune héroïne, Rachel, a été adoptée par la famille Zacharie, seul bébé rescapé d’une famille qui fut attaquée par des Indiens Kiowas. C’est tout au moins l’explication que le père Zacharie, tué depuis par les Indiens, a donnée à sa famille. Les trois frères Zacharie, menés avec poigne par Ben l’aîné (Burt Lancaster), élèvent des chevaux avec les Rawlins, leurs plus proches voisins. Seulement, le cavalier solitaire va raconter à qui veut bien l’entendre que Rachel n’est pas une fille de colons blancs, mais une Indienne sauvée in extremis, lors d’une opération de représailles chez les Kiowas.
Un drame à dimension shakespearienne va alors se nouer. Si Ben, chef de famille respecté, essaie de régler les problèmes avec pragmatisme, tout en protégeant sa sœur adoptée, il n’en va pas de même pour son frère cadet Cash (Audie Murphy), impulsif et raciste, prêt à s’en débarrasser, ni pour Andy (Doug McClure), encore jeune et trop influençable. La mère, elle, reste interdite devant cette résurgence du passé qu’elle est la seule à réellement connaître.
John Huston a presque renié son œuvre, disant que le montage qui lui avait été imposé la banalisait en simple western de divertissement, alors que son objectif initial était de dénoncer l’intolérance et le racisme. Il est pourtant loin d’avoir raté sa cible : s’il n’est pas exempt de quelques tics hollywoodiens, son long métrage possède une réelle force de conviction, faite de réelles valeurs humanistes. La scène finale est à ce titre exemplaire.
La distribution concourt aussi largement à la réussite de l’ensemble. La présence de la star du muet Lillian Gish, bel hommage de Huston aux pionniers du septième art, met admirablement en valeur son visage lisse, aux grands yeux si expressifs, qui fit jadis son succès.
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