Ressusciter l’histoire par la parole
Le 3 avril 2013
Le premier long métrage du jeune Davy Chou débarque en DVD. L’occasion idéale de découvrir ce documentaire enrichissant sur la terrible histoire du cinéma cambodgien.


- Réalisateur : Davy Chou
- Genre : Documentaire
- Nationalité : Français, Cambodgien
- Editeur vidéo : Orange Studio
- Durée : 1h40min
- Date de sortie : 19 septembre 2012

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Le premier long métrage du jeune Davy Chou débarque en DVD. L’occasion idéale de découvrir ce documentaire enrichissant sur la terrible histoire du cinéma cambodgien.
L’argument : Le cinéma cambodgien, né en 1960, a vu son irrésistible ascension stoppée brutalement en 1975 par l’arrivée au pouvoir des Khmers Rouges. La plupart des films ont disparu, les acteurs été tués et les salles de cinéma été transformées en restaurants ou karaokés. Le sommeil d’or filme la parole de quelques survivants et tente de réveiller l’esprit de ce cinéma oublié.
Le film : Cambodge, 1975. Alors que le cinéma national connait une fulgurante montée en puissance, l’arrivée des Khmers rouges au pouvoir va brutalement stopper son développement. Les bandes sont détruites, les salles de cinéma transformées en karaoké, les cinéastes censurés, la création anéantie. Né en France mais petit-fils de Van Chann, producteur cambodgien célèbre dans les années 60, Davy Chou réalise avec Le sommeil d’or un documentaire aux lectures multiples. Car derrière sa modestie toute relative, le film ambitionne l’impossible : ressusciter, par la parole, le cinéma cambodgien, totalement écrasé par un régime politique totalitaire qui voyait en lui un moyen d’expression incontrôlable. Animé par la quête du passé, Davy Chou livre un film intimiste, qui traite aussi de sa famille, de ses origines dissimulées, lui qui n’a jamais connu son grand-père et qui découvrait le Cambodge qu’en 2008, à l’âge de 25 ans. Le cinéaste parvient à recréer des images perdues, détruites par l’obscurantisme et l’absurdité d’un régime malade, par une simple évocation. Un travail sur la mémoire, sur l’histoire d’un pays et d’une famille, à travers l’art subtil de la reconstitution et la recherche de la parole des rescapés.
La critique complète : ici
Les suppléments :
Très conséquents, les suppléments viennent pleinement compléter les informations déjà nombreuses que délivre le documentaire. Le long entretien avec Davy Chou (32 minutes) est riche en renseignements, le réalisateur prenant un réel plaisir à raconter la genèse du projet et les nombreuses difficultés qu’il a rencontrées (barrière de la langue, conséquent travail de documentation). Neuf scènes coupées, d’une durée totale de 39 minutes, nous sont aussi offertes et dévoilent des moments étonnants du tournage. Enfin, un court-métrage de Davy Chou, intitulé Expired, révèle des moments du voyage au Cambodge que le jeune réalisateur effectua avec sa famille en 2008. Même s’il n’est pas des plus concluants, celui-ci a le mérite d’être présent.
L’image :
L’image est de bonne facture, surtout lors des scènes sombres (assez nombreuses) qui bénéficient d’un contraste remarquable. Si certaines séquences souffrent d’un manque de profondeur, l’ensemble reste de très bonne qualité, surtout pour de la SD. Le format d’origine 1:85 est respecté.
Le son :
Documentaire oblige, la bande sonore n’est pas des plus sensationnelles. Le film est présenté en Dolby Digital 5.1 en version originale sous-titrée. L’ensemble est convaincant, aucun désagrément n’étant à signaler : les voix sont lisses tandis que peu de grésillements viendront ternir une bande son maitrisée.