Le 11 juillet 2021
A Paris, en 1922, un journaliste américain retrouve un ami avec qui il a fait la Première Guerre mondiale. Une adaptation un peu fade d’Ernest Hemingway, rehaussée par sa distribution.


- Réalisateur : Henry King
- Acteurs : Mel Ferrer, Tyrone Power, Ava Gardner, Marcel Dalio, Errol Flynn, Eddie Albert, Juliette Gréco
- Genre : Mélodrame
- Nationalité : Américain
- Distributeur : Twentieth Century Fox France
- Durée : 2h10mn
- Titre original : The Sun Also Rises
- Date de sortie : 23 août 1957

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Résumé : A Paris en 1922, Jack Barnes (Tyrone Power), journaliste américain, est resté en France pour le "New York Herald" depuis sa démobilisation de la Grande Guerre, où il a été sévèrement blessé. Un matin, son ami Robert Cohn (Mel Ferrer), un écrivain raté, vient le trouver à son bureau pour lui proposer de filer avec lui en Amérique du Sud. Jack refuse sans vraiment le dire. Le soir, prenant un verre en terrasse, il rencontre Georgette (Juliette Gréco), une Française qu’il va emmener dans un restaurant où il sait retrouver Robert et la clique habituelle de ses amis. Ce qu’il ignore, c’est qu’il va revoir Brett Ashley (Ava Gardner), dont il a été épris pendant la guerre.
Critique : Inspiré du roman homonyme d’Ernest Hemingway, le récit suit le parcours de vétérans de la Première Guerre mondiale, ceux qui ont constitué la "génération perdue", dénomination inventée par le romancier à l’écriture de ce livre.
Les amis, traumatisés soit physiquement, soit moralement, soit les deux, pour la plupart américains, sont restés en Europe et s’étourdissent dans des soirées interminables où l’alcool règne en maître. Dans cet univers faussement joyeux, les protagonistes traînent leur malaise entre amour, amitié et jalousie. Tout ce petit monde va se transporter de Paris à Pampelune pour la feria, où ils vont reprendre les mêmes habitudes, corridas en plus.
Bien que respectant les codes hollywoodiens du mélodrame, l’œuvre exhale un parfum de mélancolie irrémédiable, une nostalgie qui incite les personnages à une fuite en avant mortifère. Les acteurs principaux ont probablement, comme le romancier, perdu leurs illusions. Leur situation renforce la dimension crépusculaire de cette histoire. Tyrone Power et Errol Flynn, anciens jeunes premiers, se battaient à l’époque avec leur addiction. D’ailleurs, ils décèderont peu de temps après ce tournage, le premier en 1958 à quarante-quatre ans et le second en 1959, à quarante-neuf ans.
Ava Gardner n’était pas dans la même situation, mais déjà son étoile commençait à pâlir.
Le spectateur, en les voyant, ne peut se défaire d’une analogie avec leurs propres destins, surtout quand on les voit déambuler presque sans but, si ce n’est pour faire semblant de s’amuser en buvant sans discontinuer.
Certes, Henry King n’a peut-être pas le souffle nécessaire pour adapter Hemingway. Il n’en reste pas moins vrai que ses acteurs, choisis volontairement pour cela ou pas, transcendent le récit. Au final, ils deviennent totalement bouleversants, Errol Flynn en tête.