Le 30 novembre 2010
Un film militant courageux et salutaire mais il qu’il serait dommage de le réduire à un produit humanitaire prétexte au débat associatif.
- Réalisateur : Oliver Schmitz
- Acteurs : Khomotso Manyaka, Lerato Mvelase, Harriet Manamela
- Genre : Drame
- Nationalité : Allemand, Sud-africain
- Distributeur : ARP Sélection
- Durée : 1h46mn
- Titre original : Life About All
- Date de sortie : 1er décembre 2010
- Festival : Festival de Cannes 2010
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Résumé : « Je me rappelle que maman me conseillait de garder ma colère pour combattre l’injustice. Désormais, je sais ce qui est injuste : le silence qui règne autour du sida. » (extrait du roman "Le Secret de Chanda", Allan Straton, 2004)
Critique : De Oliver Schmitz, nous avions bien aimé Hijack Stories (2001), polar efficace montrant les contrastes sociaux entre beaux quartiers et townships de Johannesbourg. Sans doute moins inventif et d’une forme plus consensuelle, Le Secret de Chanda a également fait les honneurs de la section Un Certain Regard en 2010, avant une exploitation en salles qui a débuté avec la journée mondiale contre le sida. Il s’agit d’un beau récit de l’enfance, à travers la souffrance d’une fillette qui voit sa petite sœur mourir puis sa mère éloignée d’un domicile familial monoparental.
- Copyright ARP Sélection
Le drame individuel rejoint la tragédie collective à travers la description des croyances irrationnelles qui stigmatisent certaines victimes de la transmission du VIH, au-delà des solidarités communautaires ancestrales. À l’heure ou certains Africains sans papiers et victimes de sida sont menacés d’être expulsés sous prétexte que des traitements (pourtant peu adaptés) existent dans la capitale de leur pays d’origine, Le Secret de Chanda est, implicitement, un film militant courageux et salutaire mais il serait dommage de le réduire à un produit humanitaire prétexte au débat associatif.
- Copyright ARP Sélection
Évitant les pièges du misérabilisme (le choix d’une classe moyenne est révélateur), du chantage émotionnel, mais aussi du didactisme pesant, le cinéaste opte pour une épure narrative et filmique, le tournage en décor naturel et le choix de comédiens appartenant à la population locale ancrant le film dans une veine néoréaliste. Sans atteindre la puissance d’un Ousmane Sembene (Moolaadé) ou d’un Mahamat-Saleh Haroun (Un homme qui crie), Oliver Schmitz est un artiste africain dont on suivra avec intérêt la filmographie.
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