Le 16 octobre 2021
De superbes paysages canadiens, des acteurs complices, une musique agréable. A part ça, Le Ruffian est une jolie carte postale bien anecdotique.
- Réalisateur : José Giovanni
- Acteurs : Lino Ventura, Bernard Giraudeau, Claudia Cardinale
- Genre : Policier / Polar / Film noir / Thriller / Film de gangsters, Aventure
- Nationalité : Français, Canadien
- Distributeur : AMLF Distribution
- Durée : 1h48min
- Date télé : 9 juillet 2023 22:54
- Chaîne : C8
- Date de sortie : 12 janvier 1983
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Résumé : Aldo travaille dans une mine d’or du Canada. Un jour de paye, une bande de pillards attaque la mine et extermine tous les mineurs à l’exception d’Aldo et de deux indiens. Aldo se débarrasse de ses comparses et part en canot sur le fleuve...
Critique : Le Ruffian est du pur José Giovanni, chantre des amitiés viriles, où on se tapote volontiers la joue : à ce titre, les premières minutes sont trompeuses, car le film d’aventures dans le superbe cadre des Rocheuses, construit sur la fuite d’un personnage, laisse rapidement la place à une molle évocation d’une relation entre deux hommes : l’un, Gérard, qui est handicapé, croque la vie à pleines dents, jetant son fauteuil dans la rivière, participant à des courses automobiles, jouant de la batterie dans les occasions festives ; Bernard Giraudeau lui donne la fougue du jeune loup dans un emploi plutôt stéréotypé. L’autre, Aldo, est un baroudeur capable d’échapper à des rapides, de semer deux Indiens en qui il n’a pas confiance, de marcher en équilibre sur des boules de billard ou de se battre avec des Hell’s Angels. En arrière-plan, il y a "la Baronne", une ancienne maîtresse qui accueille volontiers son héros à la sortie de ses exploits en solitaire. De temps à autre, des analepses dans des tons sépia viennent rappeler le drame qui a blessé Gérard.
Le film ronronne, couvé par de superbes paysages, reposant sur la complicité des deux acteurs, diluant ce qu’aurait dû être le long-métrage : un parcours trépidant. Alors oui, l’histoire retrouve son chemin vers la fin, mais avec un sacré manque de rythme.
Ajoutons à cela des constructions psychologiques très genrées : les femmes privilégient des échanges sentimentaux, les hommes doivent impressionner par leurs exploits. Certaines scènes flirtent avec le ridicule : on évoquera l’attirance immédiate ressentie par Eléonore vis-à-vis de son futur conjoint, qui joue l’équilibriste suicidaire sur les poutres de la tour Eiffel, ou la course folle de Gérard pour rejoindre la belle au bord de la passerelle d’un avion aux fins de la demander en mariage.
La musique d’Ennio Morricone est très agréable, le cadre tout à fait exotique et le récit se termine par un éclat de rire. On imagine que le tournage a dû être agréable. Mais comme les jolies cartes postales, aussitôt vu, aussitôt oublié.
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