Le 14 janvier 2021
Destins croisés de deux hors-la-loi : le gitan et Yan Kuq, tous deux poursuivis par le même commissaire de police. Alain Delon produit par Alain Delon, sous la houlette d’un José Giovanni, homme-orchestre un peu débordé.
- Réalisateur : José Giovanni
- Acteurs : Alain Delon, Bernard Giraudeau, Paul Meurisse, Renato Salvatori, Annie Girardot, Marcel Bozzuffi, Maurice Biraud, Maurice Barrier, Michel Fortin
- Genre : Policier / Polar / Film noir / Thriller / Film de gangsters
- Nationalité : Français, Italien
- Distributeur : Fox Lira
- Durée : 1h42mn
- Date télé : 11 septembre 2023 22:31
- Chaîne : Ciné+ Classic
- Date de sortie : 5 décembre 1975
L'a vu
Veut le voir
Résumé : Emprisonné, Hugo Senart dit "Le gitan" (Alain Delon) profite d’un transfert pour s’évader avec ses complices. Il reprend immédiatement ses activités ; en dévalisant un camion blindé de transfert de fonds. Dans le même temps, Yan Kuq (Paul Meurisse), ouvre en douceur le coffre-fort d’un bijoutier, avec un matériel sophistiqué.
Critique : Taillé sur mesure par le producteur Alain Delon, ce film de José Giovanni, tiré de l’un de ses propres romans, se fourvoie pour deux raisons. L’incarnation par Alain Delon d’un gitan rebelle, défenseur de sa communauté maltraitée, manque sérieusement de crédibilité. D’autre part, la construction du récit fondée sur l’opposition des deux personnages, le chien fou imprévisible que constitue le gitan d’un côté, et le voleur de haut vol raffiné, Yan Kuq de l’autre, paraît totalement plaquée, voire factice, et de plus donne lieu à des rebondissements invraisemblables, quand ils ne sont pas incompréhensibles.
Alain Delon refait le coup du loup solitaire qui lui colle à la peau depuis Le Samouraï (Jean-Pierre Melville 1967) : hiératique, mutique et solitaire, très loin justement des critères de la culture gitane. Si Paul Meurisse s’en sort beaucoup mieux, dans le genre esthète méprisant, on cherche le rapport avec ses soi-disant racines asiatiques (son nom, l’ameublement de son appartement...), qui ne sont évoquées à aucun moment. Quant à Annie Girardot, réduite à la portion congrue, en se livrant à deux scènes de colère surjouées, elle ne croise même pas Delon.
Reste une belle galerie de seconds rôles de l’époque : Maurice Barrier, qui joue l’âme damnée du gitan, un homme coquet et obsédé sexuel ; Renato Salvatori, en second couteau qui apprend l’allemand à l’appui d’une méthode ; Marcel Bozzufi, dans le rôle d’un commissaire de police malin et quelque peu sadique ; Maurice Biraud, qui interprète ancien malfrat rangé et reconverti ; et Bernard Giraudeau, dans la peau d’un policier peu scrupuleux, qui fricote avec l’épouse d’un gangster...
En résumé, il y a des idées, de l’action, une sacrée distribution, mais mal servies par un José Giovanni convoqué à tous les postes, hormis la production : auteur du roman, responsable de l’adaptation, du scénario, des dialogues... et metteur en scène !
Votre avis
Pour participer à ce forum, vous devez vous enregistrer au préalable. Merci d’indiquer ci-dessous l’identifiant personnel qui vous a été fourni. Si vous n’êtes pas enregistré, vous devez vous inscrire.
aVoir-aLire.com, dont le contenu est produit bénévolement par une association culturelle à but non lucratif, respecte les droits d’auteur et s’est toujours engagé à être rigoureux sur ce point, dans le respect du travail des artistes que nous cherchons à valoriser. Les photos sont utilisées à des fins illustratives et non dans un but d’exploitation commerciale. Après plusieurs décennies d’existence, des dizaines de milliers d’articles, et une évolution de notre équipe de rédacteurs, mais aussi des droits sur certains clichés repris sur notre plateforme, nous comptons sur la bienveillance et vigilance de chaque lecteur - anonyme, distributeur, attaché de presse, artiste, photographe. Ayez la gentillesse de contacter Frédéric Michel, rédacteur en chef, si certaines photographies ne sont pas ou ne sont plus utilisables, si les crédits doivent être modifiés ou ajoutés. Nous nous engageons à retirer toutes photos litigieuses. Merci pour votre compréhension.