Je t’aime, moi non plus
Le 28 juin 2010
Deux interprétations féminines magistrales dans une histoire d’amitié et de dépendance.
- Réalisateur : François Favrat
- Acteurs : Agnès Jaoui, Karin Viard, Jonathan Zaccaï
- Genre : Comédie
- Nationalité : Français
- Editeur vidéo : Studiocanal
– Durée : 1h40mn
Deux interprétations féminines magistrales dans une histoire d’amitié et de dépendance.
L’argument : Pigiste dans un journal de mode, la timide Claire Rocher rencontre la charismatique Elisabeth Becker, star de cinéma. L’actrice, séduite par l’efficacité et le dévouement de Claire, l’engage comme assistante personnelle. L’apparente amitié qui se noue entre ces deux femmes va rapidement bouleverser la vie de chacune d’entre elles.
Notre avis : Claire et Elisabeth que tout oppose ont cependant un goût commun : une phrase retenue d’un livre qu’elles ont toutes deux adoré. "Les deux jeunes femmes pensaient la société d’autant plus souverainement qu’elles s’y trouvaient placées plus bas car les gens méconnus se vengent de l’humilité de leur position par la hauteur de leur coup d’œil."
Mais si la timide Claire se permet de restituer la citation dans sa totalité à la star qu’elle vient de rencontrer, elle n’osera pour autant pas manifester sa méconnaissance des paroles d’une simple rengaine lorsqu’elle sera amenée plus tard à reprendre en chœur "un coup de soleil, un coup de je t’aime..." chanté à tue-tête par Elisabeth au cours d’une soirée entre amis.
Ces deux phrases résument en soi les personnalités des deux femmes. La première, obscure et réservée petite pigiste, est fascinée par la célébrité et le talent de la seconde, star au sommet et pourtant femme en terrible manque d’amour. Chacune détecte les ambivalences de l’autre dans une relation qui d’apparente amitié va se transformer en rapport de domination.
François Favrat ne s’en cache pas. All about Eve de Joseph Mankiewicz est l’un des films qui l’a influencé pour traiter de la relation entre célébrité charismatique et fan assidue. Mais Claire Rocher, interprétée par la toujours si juste Karin Viard, n’a pas l’ambition maligne de Eve Harrington et se résigne vite à jouer les doublures, quitte à laisser l’homme dont elle est éprise partir dans les bras de la brillante et égocentrique Elisabeth/Agnès Jaoui.
Si les rapports de dépendance s’illustrent de manière exemplaire dans l’univers de paillettes du cinéma, bien d’autres milieux à commencer par celui de l’entreprise auraient pu également servir de décor au film de Favrat. Le scénario est certes peu original et la fin sans surprises mais le jeu en contrepoint de deux actrices aussi convaincantes que Karin Viard dans son rôle de petite main anonyme et d’Agnès Jaoui éclatante en star déboussolée suffisent à illustrer avec pertinence la difficulté des relations lorsqu’elles sont engluées dans les sentiments mêlés d’admiration et d’incompréhension.
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ethane 16 juin 2004
Le rôle de sa vie - la critique
un film qu’on va voir un peu au hasard..... puis au retour on y pense,on y repense(des emotions,des details,des rapprochements jusque-là oublies....il est extraordinaire et subtil ce film !on a envie d’y retourner