Le roi lion - la critique du film

Critique : Loin d’être le meilleur Disney, Le roi lion fut, à l’époque, un triomphe commercial sans précédent, qui rafla pas moins de 328,4 millions de dollars de recettes, rien que sur le territoire américain. La sortie de ce long métrage advint dans une période faste des célébrissimes studios, grâce au duo John Musker et Ron Clements. Le retour en grâce des productions Disney, amorcé avec la sortie de La petite sirène en 1989, coïncida avec une série de succès comme La belle et la bête (1991), Aladdin (1992) et, deux ans plus tard, donc, l’éclatante réussite du Roi lion, pourtant très classique dans sa structure.
Pour la faire courte : un jeune animal, destiné à remplacer son père, un souverain bienveillant, s’adonne aux loisirs insouciants que suppose son jeune âge. Mais un drame va brusquement le faire grandir : la mort du roi, éliminé par son frère, prêt à tout pour s’emparer du pouvoir. Un héros qui évolue sans parent, on a déjà vu chez Disney. Un traître aux manières cauteleuses, nimbé de couleurs symboliques où domine le noir, ce n’est pas vraiment neuf. Des hyènes difformes qui en sont les plus fidèles auxiliaires, quoi de plus normal dans un récit classique qui répartit adjuvants et opposants, selon un cahier des charges à remplir ?
Bref, le spectacle, qui n’est pas déplaisant à regarder, est lesté d’un manichéisme pataud et bien sûr, tout cela finira en duel au sommet, c’est-à-dire dans la montagne : à notre gauche, Simba, aguerri par son parcours initiatique, à notre droite, Scar, sur lequel tomberont le crépuscule et les hyènes. En fait, le film vaut surtout pour ses effets numériques, qui illuminent quelques scènes mémorables, notamment la charge du troupeau dans la vallée aride. Pour le reste, ce n’est ni plus ni moins mauvais que tout ce que Disney a pu produire en ces années 90 plutôt paresseuses (il suffit de revoir Le Bossu de Notre-Dame pour s’en convaincre). Ajoutons que la mélasse signée Elton John, définitivement perdu pour la musique, ne contribue pas à hisser le divertissement au rang d’œuvre d’art.