Papa fugueur
Le 30 avril 2011
La parenté avec l’univers d’Ozu, auquel il rend ici hommage, fait cruellement ressortir l’absence de point de vue et le flottement de la mise en scène de Shibuya dans cette satire agréable mais plutôt anodine de la famille et de la société japonaise.
- Réalisateur : Minoru Shibuya
- Acteurs : Mariko Okada, Chishū Ryū, Chieko Higashiyama, Shima Iwashita, Ineko Arima, Isao Yamagata, Kuniko Miyake, Nobuko Otowa, Daisuke Katō, Mariko Kaga , Ryō Ikebe, Yōko Tsukasa, Nobuo Nakamura
- Genre : Comédie dramatique
- Nationalité : Japonais
- Plus d'informations : http://www.mcjp.fr/francais/cinema/...
- Festival : Les maîtres méconnus du cinéma japonais 11e volet : Minoru Shibuya
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– Titre original : 大根と人参 - daikon to ninjin
– Durée : 1h 44mn
La parenté avec l’univers d’Ozu, auquel il rend ici hommage, fait cruellement ressortir l’absence de point de vue et le flottement de la mise en scène de Shibuya dans cette satire agréable mais plutôt anodine de la famille et de la société japonaise.
L’argument :Un salarié exemplaire, fidèle à sa compagnie depuis trente ans et père modèle de quatre filles, disparaît un jour sans laisser de traces.
Notre avis : Le générique de Daikon to ninjin, l’avant-dernier film de Minoru Shibuya, auquel la Maison de la Culture du Japon à Paris consacre un hommage du 27 avril au 6 mai 2011, est précédé d’une dédicace à Ozu, décédé le 12 décembre 1963, et c’est un projet de ce dernier que Shibuya et son co-scénariste Yoshio Shirasaka ont repris pour lui rendre hommage.
Le spectateur familier des films d’Ozu retrouvera dans Le radis et la carotte nombres de situations typiques de ses films et reconnaîtra une foule de visage connus, la plupart des acteurs étant des habitués de l’univers du maître.
Mais cette impression de familiarité met cruellement en évidence ce qui fait défaut ici (ou qui est en trop, ce qui revient au même).
La description des rituels familiaux et sociaux, si précise chez Ozu, semble ici bien convenue et les personnages ne dépassent pas le stade de la gentille caricature, d’autant plus que les acteurs, Chishû Ryû en tête, sont manifestement en roue libre et cabotinent éhontément.
Car le comique, et même le burlesque, sont rois. Ils étaient très présents dans le cinéma d’Ozu, mais ici la mise en scène est tellement flottante que ça ressemble par moments à du grand n’importe quoi. Quant aux rares moments d’émotion ils sont tellement appuyés à grand renfort de musique que toute sentiment de justesse en est irrémédiablement banni.
Le retour à l’ordre final, lorsque le quinquagénaire fugueur retourne au bercail, se veut teinté d’amertume, mais, là aussi, on est très loin des poignants faux happy-ends des films d’Ozu.
Tout de même assez drôle par moments, pas désagréable à regarder avec ses couleurs pimpantes (mais le format cinémascope est bien mal utilisé), ce petit film plutôt sympathique mais parfaitement anodin ne révèle certes pas en Shibuya un Maître méconnu du cinéma japonais, mais un artisan au métier solide qui a réussi à mettre au point un modèle de satire décomplexée et foncièrement superficielle dans laquelle le public japonais s’est plu à se reconnaître.
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