Péché mignon
Le 12 juillet 2005
Josh Harel sait éviter l’excès de sucre et manie l’humour avec talent.


- Auteur : Josh Harel
- Editeur : Denoël
- Genre : Jeunesse
Abel a dix ans. "Abel [...] ça veut dire la buée, la vapeur, ou la poursuite du vent, rien que des trucs pas très solides." Il doit bien pourtant y avoir quelque chose qui tient debout, chez ce petit garçon qui raconte avec la candeur et les mots de son âge, une famille tuyau de poêle pas vraiment faite pour vous faire pousser droit. Une demi-sœur avec qui on ne sait jamais sur quel pied danser, une maman atteinte régulièrement de crises de foi qui expédient Abel et sa sœur dans des centres de loisirs "juifs de gauche" à moins que ce ne soit devant un thérapeute familial, et enfin, Dad et Mum, les grands-parents qui tentent parfois de glisser un semblant de structure dans ce réjouissant gloubi-boulga familial recomposé !
Abel s’accommode de tout cela avec philosophie et humour, et observe, un peu à distance, ce tourbillon familial, en essayant de se maintenir la tête hors de l’eau. Mais il garde ce qu’il faut d’humour et de distance pour épingler les dérives de toutes choses, et de la chose religieuse en particulier. Le voyage en Israël est un monument d’humour, et parfois, comme si ça ne suffisait pas, Abel n’hésite pas à en rajouter un peu !
Le petit Loukoum a la légèreté que méritent les sujets graves. Abel vit de plain-pied une famille en folie, et sait depuis toujours que les fées qui se sont penchées sur son berceau lui ont laissé en prime un imbroglio politique avec lequel il devra grandir : "comme maman est juive cent pour cent et Papa arabe à cinquante/cinquante, parfois j’ai l’impression qu’il y a une Intifada dans ma tête".
Josh Harel sait certainement qu’en matière de sucreries, il en faut pour tous les goûts, et son loukoum a des allures de friandise familiale, tour à tour tendre, drôle, perfide ou complice... Une sorte de péché mignon.
Josh Harel, Le petit Loukoum, Denoël, 2005, 202 pages, 15 €
dany colas 16 février 2007
Le petit Loukoum - Josh Harel
Jamais roman, de toute ma vie, ne m’a autant fait rire aux larmes (alors que je "date" de 1947 !) ... des larmes de rire mais aussi de profonde émotion. Abel est un môme adorable et très attendrissant, comme doit l’être son auteur qui lui a prêté ses paroles, son humour, sa tendresse, sa sensibilité et certainement une bonne dose de vécu (par lui-même ? ou son proche entourage ?). A quand votre prochain roman, Monsieur Haroche ? Je l’attends avec impatience ...