Sans Sara, rien ne va !
Le 2 mai 2023
À la fois drôle et agaçant, le film de Michel Leclerc souffre d’une ambition trop grande par rapport à la faiblesse du traitement choisi, caricatural au possible. De bons moments tout de même.
- Réalisateur : Michel Leclerc
- Acteurs : Jacques Gamblin, Sara Forestier, Zinedine Soualem, Carole Franck, Nanou Garcia, Michèle Moretti, Jacques Boudet
- Genre : Comédie dramatique
- Nationalité : Français
- Distributeur : UGC Distribution
- Durée : 1h44mn
- Date télé : 25 septembre 2023 21:00
- Chaîne : OCS Pulp
- Date de sortie : 24 novembre 2010
- Festival : Festival de Cannes 2010
Résumé : Bahia Benmahmoud, jeune femme extravertie, se fait une haute idée de l’engagement politique puisqu’elle n’hésite pas à coucher avec ses ennemis pour les convertir à sa cause - ce qui peut faire beaucoup de monde vu qu’en gros, tous les gens de droite sont concernés. En règle générale, elle obtient de bons résultats. Jusqu’au jour où elle rencontre Arthur Martin, comme celui des cuisines, quadragénaire discret, adepte du risque zéro. Elle se dit qu’avec un nom pareil, il est forcément un peu facho. Mais les noms sont fourbes et les apparences trompeuses...
Critique : Le nouveau film de Michel Leclerc est à l’image du personnage joué par Sara Forestier. Exubérant, drôle, attachant mais également terriblement agaçant. À vrai dire, depuis 2 days in Paris de Julie Delpy, rarement un long-métrage ne nous aura autant procuré ce terrible sentiment d’attraction/répulsion. Alors que l’on se laisse séduire par la folie douce de Forestier qui contamine le film et lui offre ses scènes les plus drôles, on enrage quelque peu lorsque celui-ci cède aux effets faciles, notamment cette présentation des personnages en voix off ou face caméra, vue et revue chez Jeunet par exemple. De même, on s’émeut devant une scène aussi belle que celle dans laquelle Gamblin porte un cygne mort dans ses bras en apprenant le décès de sa mère, tout en regrettant amèrement la démagogie bien-pensante et outrancière qui innerve (et énerve !) parfois le cours du récit et le développement des personnages.
- © Michaël Crotto
Mais quel est donc le fond du problème ? Sans aucun doute, le maniement périlleux de la caricature. Ce qu’il faut savoir, c’est que le point de départ du film est authentiquement autobiographique. Michel Leclerc et sa coscénariste Baya Kasmi nous narrent leur histoire d’amour et tentent de développer la réflexion née en même temps que cet amour, à savoir la possibilité ou non de pouvoir vivre indépendamment du nom que l’on porte, ces quelques lettres qui nous enferment dans un cliché aux yeux du monde extérieur et renferment aussi de lourds secrets issus de notre monde intérieur (la famille). Parfait, formidable ! Mais le traitement l’est un peu moins. Vouloir dénoncer les clichés et la caricature en se vautrant dedans et en grossissant les traits est à double tranchant. D’un point de vue comique, c’est souvent efficace mais concernant la réflexion en elle-même, c’est beaucoup moins pertinent. Se réclamer de Woody Allen est une bonne chose sauf que chez le maître new-yorkais la nuance et l’ambiguïté sont des éléments déterminants qui ajoutent une profondeur indéniable à ses comédies les plus drôles. Ce qui n’est pas le cas chez Leclerc.
- © Michaël Crotto
Il n’empêche, malgré ces réserves sur l’ambition un peu trop grande de cette sympathique entreprise, Le nom des gens reste une comédie française tout à fait recommandable, ce qui est assez rare, et bénéficie en plus d’un caméo de choc en la personne de Lionel Jospin dans une scène courte mais vraiment désopilante. En attendant Bill Clinton dans Very Bad Trip 2...
- © UGC Distribution
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Norman06 24 novembre 2010
Le nom des gens - la critique
Une bien jolie comédie malgré un début assez pesant. Le ton décalé et l’originalité d’un scénario subtile contribuent à la réussite de l’ensemble. Jacques Gamblin est remarquable comme à son habitude et le couple improbable qu’il compose avec Sara Forestier finit par fonctionner. Politiquement et cinématographiquement très correct !
roger w 17 décembre 2010
Le nom des gens - la critique
A partir d’un certain nombre de clichés, le cinéaste parvient à signer une oeuvre décalée qui séduit sans difficulté. Le personnage de la gauchiste qui nique les hommes de droite est vraiment hilarant et Jacques Gamblin est parfait dans un rôle lunaire. Fort sympathique.
Sébastien Schreurs 28 avril 2011
Le nom des gens - la critique
Une petite merveille, portée par ses deux interprètes principaux en état de grâce, qui pulvérise (au karcher !) tous les clichés de la France d’aujourd’hui. Face à Sara Forestier qui se permet tout, Jacques Gamblin est une fois de plus bouleversant de vérité. À voir de toute urgence...