Le 7 janvier 2024
Un sommet du fantastique gothique italien, chef-d’œuvre d’un maître du genre, Mario Bava, et qui révéla la charismatique Barbara Steele.
- Réalisateur : Mario Bava
- Acteurs : Clara Bindi, Barbara Steele, Andrea Checchi, Ivo Garrani, John Richardson, Renato Terra, Arturo Dominici, Enrico Olivieri, Germana Dominici
- Genre : Drame, Fantastique, Épouvante-horreur, Romance, Noir et blanc, Film de vampire, Drame fantastique, Film culte
- Nationalité : Italien
- Distributeur : Tamasa Distribution
- Durée : 1h25mn
- Reprise: 11 octobre 2023
- Titre original : La maschera del demonio
- Date de sortie : 29 mars 1961
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– Reprise en version restaurée : 11 octobre 2023
Résumé : Dans la Moldavie du XVIIe siècle, la princesse Asa Vajda, soupçonnée de sorcellerie, est condamnée par l’Inquisition et meurt en maudissant sa propre famille, responsable de son sort. Au XIXe siècle, les docteurs Kruvajan et Gorobec, en route pour un congrès médical, découvrent en chemin le cercueil d’Asa et la réveillent par inadvertance. Celle-ci entreprend alors méthodiquement de se venger…
Critique : Produit par Galatea Film et Jolly Film, Le masque du démon est la première réalisation officielle de Mario Bava, jusque-là connu en tant que directeur photo. Le producteur Nello Santi lui confia en effet la mise en scène du long métrage, en guise de récompense pour avoir assuré des remplacements au pied levé sur des tournages antérieurs. Écrit par Ennio De Concini et Mario Serandrei, le scénario est une libre adaptation du conte Vij de Gogol. Les producteurs souhaitaient en fait concurrencer la firme anglaise Hammer qui cartonnait avec des films fantastiques tels Le cauchemar de Dracula. Disposant d’un budget cossu pour une série B, Le masque du démon parvient à transcender un récit improbable à base de coïncidences triviales (la diligence qui tombe en panne juste devant le caveau familial où repose la sorcière) et d’une psychologie des personnages assez sommaire (le patriarche névrosé, le jeune médecin chevaleresque). L’essentiel ne réside pas là, mais dans la réelle efficacité de la narration, au suspense digne des récits de Hitchcock, et au graphisme gothique d’une réelle réussite.
Bava agit également en tant que chef opérateur et parvient à créer des ambiances nocturnes saisissantes (la traversée du cimetière d’une jeune fille, les déambulations de Kruvajan dans le château). Et le film bénéficie d’un montage élaboré (bref flash-back compris) et d’effets spéciaux créatifs, bien que de dimension artisanale (tête de cire articulée, surimpression, verre peint...). On est surtout surpris par la violence de certains passages, qui fait écho à celle déployée dans deux autres films tournés la même année, à savoir Psychose et Le voyeur, et audacieuse à l’époque. Enfin, Le masque du démon est l’occasion d’apprécier le talent de l’étonnante Barbara Steele, qui deviendra la prêtresse du genre. On est plus réservé sur le reste du casting, composée d’acteurs italiens et anglais (marché anglo-saxon oblige), ce qui rend le film hybride, avec deux versions originales, anglaise et italienne (et donc doublage d’une partie des interprètes, comme cela était également le cas avec des coproductions). Au beau mais fade John Richardson, on préférera Arturo Dominici, spécialiste des rôles de méchant, ici dans le rôle d’Igor Iavoutitch. Il est le père de Germana Dominici, qui campe la fille apeurée de l’aubergiste. Le masque du démon fut un échec commercial en Italie, malgré une presse positive. L’œuvre triompha par contre à l’international et deviendra culte. Mario Bava persista dans le genre avec d’autres pépites comme Une hache pour la lune de miel et La baie sanglante.
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