Photos de vacances
Le 20 avril 2015
Premier film de la société indépendante montée par Oshima, Le journal de Yunbogi est une série de clichés pris par le réalisateur en Corée utilisée pour illustrer le journal d’un jeune garçon coréen. C’est un film fauché, une œuvre engagée et touchante mais le parti pris formel n’est pas vraiment convaincant.
- Réalisateur : Nagisa Oshima
- Genre : Drame
- Nationalité : Japonais
- Editeur vidéo : Carlotta Films
- Durée : 24mn
- Titre original : Yunbogi no nikki
L'a vu
Veut le voir
- Année de production : 1965
Premier film de la société indépendante montée par Oshima, Le journal de Yunbogi est une série de clichés pris par le réalisateur en Corée utilisée pour illustrer le journal d’un jeune garçon coréen. C’est un film fauché, engagé et touchant mais le parti pris formel n’est pas vraiment convaincant.
L’argument : Garçon coréen de 11 ans, I Yunbogi vend des chewing-gums dans la rue depuis que son père n’est plus capable de subvenir aux besoins de sa famille, et que sa mère les a brusquement quittés…
Notre avis : Le journal de Yunbogi est le premier film produit par la Sozosha, la société indépendante créée par Oshima. La liberté, c’est bien, mais comment faire sans argent ? Au milieu des années 60, Oshima doit faire preuve d’imagination pour parvenir à créer avec ces contraintes. Pour Le journal de Yunbogi il a utilisé des photos qu’il avait prises lui-même lors de son voyage en Corée. Il y superpose des commentaires inspirés par la lecture du journal d’un petit garçon coréen, best seller en son pays. L’idée d’utiliser des images fixes a été suggérée à Oshima par La jetée, le film de Chris Marker sorti quelques années auparavant. Il faut bien dire que le résultat n’a pas la même portée. Le film de Marker racontait une histoire. Le film d’Oshima a bien du mal à tisser une trame avec cette juxtaposition de clichés.
- @Oshima productions
- @Oshima productions
On voit des photos d’enfants vaquant à leurs occupations dans des environnements misérables. Il y a parfois un regard à la Zola qui agace. Et en même temps on ne peut douter de la sincérité d’Oshima qui s’était déjà intéressé au sort des Coréens dans La pendaison. Insidieusement il met en cause la politique impérialiste japonaise qui a longtemps opprimé les Coréens. Oshima réalise ce film à une époque où les relations entre les 2 pays se normalisent sans qu’à aucun moment le Japon ne se soit interrogé sur sa responsabilité morale envers la Corée. On a donc affaire à une proposition politique forte. Les photos sont belles. Elles nous parlent.
- @Oshima productions
- @Oshima productions
En fait le jugement qu’on peut porter sur Le journal de Yunbogi est un peu similaire à celui qu’on peut porter sur Carnets secrets des ninjas. Ce sont des films qui ont du fond mais qui ne répondent pas à l’exigence de la forme. Les photos de ce journal auraient fait une très belle exposition dans une galerie ou un musée. Juxtaposées, illustrées par les commentaires envahissants d’Oshima, elles constituent un film intéressant, une curiosité, sans plus.
Galerie Photos
Votre avis
Pour participer à ce forum, vous devez vous enregistrer au préalable. Merci d’indiquer ci-dessous l’identifiant personnel qui vous a été fourni. Si vous n’êtes pas enregistré, vous devez vous inscrire.
aVoir-aLire.com, dont le contenu est produit bénévolement par une association culturelle à but non lucratif, respecte les droits d’auteur et s’est toujours engagé à être rigoureux sur ce point, dans le respect du travail des artistes que nous cherchons à valoriser. Les photos sont utilisées à des fins illustratives et non dans un but d’exploitation commerciale. Après plusieurs décennies d’existence, des dizaines de milliers d’articles, et une évolution de notre équipe de rédacteurs, mais aussi des droits sur certains clichés repris sur notre plateforme, nous comptons sur la bienveillance et vigilance de chaque lecteur - anonyme, distributeur, attaché de presse, artiste, photographe. Ayez la gentillesse de contacter Frédéric Michel, rédacteur en chef, si certaines photographies ne sont pas ou ne sont plus utilisables, si les crédits doivent être modifiés ou ajoutés. Nous nous engageons à retirer toutes photos litigieuses. Merci pour votre compréhension.