Le grand rôle

Tournant mélo mais sincère, une belle déclaration d’amour au cinéma.

L’argument : Maurice Kurtz et ses quatre amis de toujours, Sami, Simon, Elie et Edouard, sont des comédiens en galère qui espèrent décrocher le rôle qui lancera leur carrière. Lorsqu’ils apprennent que le grand réalisateur Rudolph Grichenberg est à la recherche d’acteurs pour son prochain film, Le marchand de Venise, ils tentent tous leur chance mais c’est Maurice qui décroche le rôle principal. Sa femme Perla est aux anges, mais ne peut lui cacher une terrible nouvelle...

Notre avis : Quatre ans après L’envol, son premier long métrage dans lequel un jeune homme se battait pour devenir comédien, l’acteur-réalisateur Steve Suissa repasse derrière la caméra et aborde à nouveau ses thèmes de prédilection : l’amour, l’amitié, la communauté et l’univers du cinéma. Fausse suite de L’envol (Maurice pourrait être Stan dix ans plus tard), Le grand rôle est une comédie qui vire lentement au drame lorsque Maurice apprend que les jours de sa femme sont comptés.
Si Le grand rôle a par moments de faux airs de La vérité si je mens (la bande de de copains juifs, le côté caricatural en moins), il se rapproche plus par sa construction scénaristique de Goodbye Lénine !. En effet, tout comme Alex s’efforçait de faire croire à sa mère que rien n’avait changé à Berlin alors que le Mur était tombé, Maurice, lui, use de subterfuges pour cacher la vérité (il n’a plus le rôle tant convoité) à sa femme gravement malade. Ne voulant pas décevoir Perla qui
croit tant en lui il se lance dans une représentation qui se révèlera être son plus grand et son plus beau rôle.
Stéphane Freiss (que l’on a récemment vu dans le magnifique 5 x 2 de François Ozon) campe un bel amoureux qui tente coûte que coûte de continuer à faire rêver celle qu’il aime (Bérénice Bejo). Un film sincère et plein de charme (malgré une fin qui vire un peu au mélo) mais surtout une belle déclaration d’amour au cinéma.