Le 9 mai 2021
Un roman à hauteur d’enfant, touchant et espiègle.
- Auteur : SHENG Keyi
- Collection : Littérature Chine
- Editeur : Editions Philippe Picquier
- Genre : Roman
- Nationalité : chinoise
- Traducteur : Ji Qiaowei, Brigitte Duzan
- Date de sortie : 6 mai 2021
- Plus d'informations : Le site de l’éditeur
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Résumé : A travers 75 vignettes, Sheng Keyi égrène ses souvenirs d’enfance passée dans le village perdu de Hunan. De ses bêtises d’enfant, à sa vie d’élève, en passant par la tradition bien présente dans son village, ce roman nous dresse un panorama de la Chine rurale, qui abandonne petit à petit ses traditions au profit de la modernité.
Critique : C’est avec beaucoup d’humilité et de modestie que Keyi Sheng invite le lecteur à se remémorer avec elle son enfance dans Le goût sucré des pastèques volées, un roman à la fois touchant et espiègle.
Pour ce faire, l’autrice fait le choix de fragmenter son texte en soixante-quinze courts chapitres dans lesquels elle raconte, à la première personne du singulier, une anecdote, un souvenir, ou revient sur la tradition de son village. Se retrouvent ainsi, pêle-mêle, des épisodes de chasse aux oiseaux ou aux grenouilles, des vols de pastèques dans le jardin des voisins ou encore l’évocation de la forte pauvreté de son village. Des reproductions de tableaux, signés par l’auteur, illustrent ces propos, leur ajoutant beaucoup de poésie, grâce à leur beauté et leur finesse.
La narration rétrospective n’est pas linéaire : chaque vignette est une digression sans réelle chronologie, comme pour permettre à l’écrivaine de garder la liberté et la spontanéité propre à l’enfance. L’autrice alterne des épisodes légers, joyeux, et d’autres beaucoup plus graves, comme si, dans ses yeux, chaque anecdote était un véritable événement en soi.
Alors même qu’elle décrit des périodes où elle ne mangeait pas à sa faim, n’avait pas de chaussures pour aller à l’école, ni même de vêtements à elle, l’autrice ne verse jamais dans le pathos ou le misérabilisme.
Si les souvenirs qu’elle évoque lui viennent de son enfance, elle les aborde avec le regard d’un adulte et les questionne, sans pour autant céder à un discours passéiste ou nostalgique. Toutefois, elle n’hésite pas à remettre en cause la modernisation accélérée des campagnes chinoises.
Bien qu’elle confesse elle-même avoir été dans l’obligation de quitter son village pour étudier et trouver du travail en ville, elle manifeste un attachement particulièrement touchant vis-à-vis de Hunan, comme si ce village cristallisait à lui seul son passé.
Avec Le goût sucré des pastèques volées, Sheng Keyi propose un véritable retour à la nature et à l’enfance, grâce à la petite Keyi, héroïne espiègle et malicieuse pleine de sagesse.
160 pages - 17€
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