Le 29 novembre 2020
Un des films les plus nuls de l’histoire du cinéma français. Même au trente-sixième degré, la comédie de Philippe Clair demeure une expérience plutôt éprouvante.
- Réalisateur : Philippe Clair
- Acteurs : Luis Rego, Michel Galabru, Maurice Risch, Alice Sapritch, Patrick Topaloff, Pierre Doris, Henri Tisot
- Genre : Comédie, Nanar
- Nationalité : Français, Allemand, Italien
- Distributeur : Warner Bros. France, Columbia France
- Durée : 1h30mn
- Date de sortie : 12 avril 1974
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Résumé : A la suite d’un malentendu, Adolf Hitler engage trois soldats français, qu’il pense être des sportifs professionnels. Aussi sont-ils contraints de jouer contre leur propre pays, alors même qu’un match de football va décider de l’issue de la Seconde Guerre Mondiale.
Critique : A priori, l’argument du film rappelle le long métrage de John Huston, A nous la victoire, lui-même inspiré du drame de Zoltán Fábri, Deux-mi temps en enfer. Mais la comparaison cinématographique s’arrête là où Philippe Clair, un des plus beaux représentants de la nullité cinématographique française, pose sa caméra et commence à tourner. Connu grâce au succès de La grande java, le premier film des Charlots, le réalisateur vient alors de commettre deux immondes comédies, La Grande Maffia, avec Francis Blanche et Aldo Maccione, ainsi que La Brigade en folie, où Sim, Jacques Dufilho et les autres ont, selon l’acteur Marcel Zanini, moins été concernés par ce qu’ils tournaient que par l’ambiance de vacances sur le plateau.
Mais enfin Clair obtient suffisamment de la part d’une production internationale (France, Italie et Allemagne de l’Ouest), rien que ça, pour sortir ce qu’on peut considérer comme la Joconde des nanars, le Sergeant Pepper de la comédie Z, une nullité tellement abyssale qu’elle ferait passer la grotte de Rocamadour pour une plaine de la Beauce.
Mû par une vague intention, lorgnant vers Lubitsch et Chaplin, Philippe Clair nous offre une succession de scènes qui semblent des rushs montés sous acide, illustrés par des gags au-delà du misérable et servis, si l’on peut dire, par des acteurs en roue libre, qui hurlent, gesticulent, se démènent dans le vide, comme s’il n’y avait aucun réalisateur et qu’on avait laissé tourner une caméra hystérique. Des costumes au cadrage, tout est laid, d’une épaisseur et d’une débilité sans nom. Le seul intérêt est de savoir qui, outre Galabru -un habitué des nanars-, Sapritch -pas loin derrière, elle interprète Eva Braun-, Pierre Doris -sans doute le plus insupportable- et l’inénarrable Henri Tisot en Hitler, se compromet dans cette horreur hexagonale. On oublierait presque de mentionner le trio central, pour préserver Rego, Topaloff et Risch, respectivement Harry, Johnny et Toto - c’est dire si, jusque dans leurs patronymes improbables, les personnages annoncent la catastrophe.
Le clou du spectacle est bien sûr le match de football, où le ballon se promène un peu partout, gonflé à l’hélium, tandis que l’affrontement franco-allemand vire au délire sous LSD, avec Hitler en short, qui, bien sûr, ne cesse de vociférer. On n’oublie pas de sitôt ce cauchemar apocalyptique, à côté duquel La septième compagnie semble une œuvre de Fritz Lang.
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