Le Fils de Saül : à Cannes, László Nemes dépeint la survie à Auscwhitz

Toute première réalisation du cinéaste hongrois László Nemes, jadis assistant d’un certain Bela Tarr, Le Fils de Saül devrait faire couler beaucoup d’encre en marge du 68e Festival de Cannes. Le film aborde frontalement les atrocités d’Auschwitz.

L’argument : Octobre 1944, Auschwitz-Birkenau. Saul Ausländer est membre du Sonderkommando, groupe de prisonniers juifs isolé du reste du camp et forcé d’assister les nazis dans leur plan d’extermination. Il travaille dans l’un des crématoriums quand il découvre le cadavre d’un garçon en lequel il pense reconnaître son fils. Alors que le Sonderkommando prépare une révolte, il décide d’accomplir l’impossible : préserver le corps de l’enfant des flammes et lui offrir une véritable sépulture.

Notes : Selon les mots de Thierry Frémaux, délégué général du Festival de Cannes, Le Fils de Saül est un "film qui fera beaucoup parler". Pourquoi ? Parce que le fait même de représenter l’atrocité des camps de concentration suscite toujours des débats houleux. Que l’on se souvienne à ce titre de La vie est belle, de Robert Benigni. Cette fois, il ne sera cependant pas question d’utiliser le regard naïf d’un enfant pour faire tolérer l’horreur. Même si Nemes semble avoir repris comme point de départ le sentiment qu’éprouve un père pour son fils.

Le Festival de Cannes n’avait pas accueilli de premier long métrage depuis Michael de Markus Schleinzer et Sleeping beauty de Julia Leigh. C’était il y a quatre ans. Le Hongrois László Nemes, 38 ans, ne débute pas tout à fait dans le cinéma : par le passé, celui-ci avait notamment été assistant réalisateur pour Béla Tarr en 2007 (L’Homme de Londres). Et ses courts-métrages Türelem et The Counterpart avaient reçu de nombreux prix.

À noter que le directeur de la photographie de Le Fils de Saül se nomme Matyas Erdely. Ce dernier est connu pour avoir travaillé sur deux films présentés à Cannes : Delta, de Kornel Mundruczo, et Miss Bala, de Gerardo Naranjo.