Come what may
Le 12 janvier 2005
Quand la musique n’est pas bonne, bonne, bonne, bonne...


- Réalisateur : Joel Schumacher
- Acteurs : Gerard Butler, Emmy Rossum , Patrick Wilson, Miranda Richardson, Miles Western
- Genre : Fantastique, Musical
- Nationalité : Américain
- Editeur vidéo : Seven sept
– Durée : 2h20mn
– Titre original : Phantom of the Opera
Quand la musique n’est pas bonne, bonne, bonne, bonne...
L’argument : Au XIXe siècle, dans les fastes du Palais Garnier, l’Opéra de Paris, Christine, soprano vedette, est au sommet de sa gloire. Son succès est dû à sa voix d’or et aux mystérieux conseils qu’elle reçoit d’un "ange", un fantôme qui vit dans les souterrains du bâtiment. L’homme, un génie musical défiguré qui vit reclus et hante l’Opéra, aime la jeune fille d’un amour absolu et exclusif. Lorsque Raoul entre dans la vie de Christine, le Fantôme ne le supporte pas...
Notre avis : Joel Schumacher, cinéaste tête de Turc depuis qu’il a réalisé le nauséabond 8 mm, artiste exagérément vilipendé par les critiques (il est vrai), a cette fois-ci donné le bâton pour se faire battre. Alors que ses deux derniers films sortis parallèlement (Phone game et Veronica Guerin) étaient plutôt emballants, le cinéaste surfe ici avec un opportunisme non dissimulé sur la vague du revival des comédies musicales (lancé par l’enthousiasmant Moulin Rouge de Baz Lhurmann) en en adaptant une de Sir Lloyd Webber qui triomphe depuis dix-huit ans à Londres, seize à Broadway et qui demeure inédite chez nous en France, le pays des comédies musicales d’Elie Chouraqui.
Le réalisateur qui a commencé sa carrière comme décorateur pour les films de Woody Allen fait ce qu’il peut pour donner un soupçon d’esthétisme et de soin à la reconstitution. Mais sa comédie musicale manque de tubes pour petits clous (il n’y a pas de morceau phare comme le Come what may de Moulin Rouge) et s’avère totalement dénuée d’audaces. Ça ressemble finalement plus à l’attraction des pirates de Disneyland qu’à un drame poignant et lyrique. Et le drame, c’est précisément le film : constamment ridicule, ni fait ni à faire, maladroitement mis en scène, mal joué par des acteurs qui ont le charisme d’une endive (sauf Emmy Rossum qui fait ce qu’elle peut et pleure sans cligner des yeux) et exagérément poussif dans sa construction dramatique (le film dure plus de deux heures). On a beau essayer de croire que la comédie musicale de Webber est formidable sur scène, il n’en demeure pas moins que sur grand écran, elle est horriblement fadasse et n’intéresse ni les cinéphiles ni les mélomanes. Revoyez plutôt Phantom of the paradise... [1]
[1] Quelques précisions : Le fantôme de l’Opéra est un roman de Gaston Leroux. En 1925, Rupert Julian en a tiré une adaptation ciné avant Arthur Lubin (version géniale), Terence Fisher ou même Brian De Palma qui s’en est librement inspiré pour Phantom of the paradise (chef-d’œuvre). Dernièrement, on se souvient tous de la triste adaptation anémique et indigente qu’en avait fait le grand Dario Argento (Il fantasma dell’Opera). Mais aujourd’hui, on peut parler de celle de Schumacher...
Norman06 16 juillet 2009
Le fantôme de l’Opéra
Précipitez-vous sur les versions antérieures tournées à Hollywood où même sur celle de Dario Argento mais ne perdez pas votre temps avec cette adaptation ampoulée dans laquelle le kitsch des décors le dispute à la fadeur musicale...