Attrap’mômes stérile
Le 14 juillet 2020
D’une extrême fadeur et pas bien drôle, cette nouvelle adaptation du Fantôme de Canterville tombe à pieds joints dans les pires travers de la production hexagonale.
- Réalisateur : Yann Samuell
- Acteurs : Michaël Youn, Michèle Laroque, Julien Frison, Lionnel Astier, Audrey Fleurot
- Genre : Comédie, Fantastique, Film pour enfants, Nanar
- Nationalité : Français
- Distributeur : UGC Distribution
- Durée : 1h32mn
- Date télé : 31 octobre 2023 21:10
- Chaîne : NRJ12
- Date de sortie : 6 avril 2016
- Festival : Gérardmer 2016
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Résumé : Au fin fond d’une Bretagne de légendes, le fantôme d’Aliénor de Canterville est condamné à hanter le château de sa famille et à en faire fuir tout nouvel habitant. Elle remplit cette mission à merveille, aidée de Gwilherm, son fidèle serviteur. Mais lorsque les Otis, une famille fuyant la vie parisienne, achètent le château, Aliénor se désole car elle n’arrive pas à effrayer cette tribu du XXIe siècle... Pire : les enfants la ridiculisent et les parents l’ignorent ! Seule Virginia Otis, âgée de quinze ans, émue par le sort du fantôme de Canterville, cherchera à la délivrer de la malédiction qui pèse sur elle…
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Critique : Quelle drôle d’idée que celle de tenter une énième adaptation de la nouvelle d’Oscar Wilde à la sauce franchouillarde ! On connaissait le penchant du cinéaste Yann Samuell (La Guerre des boutons, L’âge de raison) pour le conte fantastique à destination des mômes comme en témoigne la tentative Fantômes et Cie, adaptée du roman The Great Ghost Rescue d’Eva Ibbotson. Un produit tourné outre-Manche et estampillé téléfilm, qui n’aura laissé absolument aucun souvenir à personne. Ceux qui attendaient qu’il rectifie le tir avec cette production franco-belge un peu plus cossue devront, malgré tout, se contenter d’une nouvelle déconvenue. Son Fantôme de Canterville apparaît comme un objet bien insipide où à peu près tout sonne faux dès la première minute. De l’œuvre d’Oscar Wilde, Samuell ne garde que les grosses ficelles, préférant écarter tout souffle romanesque pour se concentrer sur des scènes creuses, déparées aux dialogues d’une banalité record et autres running gags poussifs (la douzième décapitation de Michaël Youn passe étrangement moins bien que la première...).
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Si on rigole peu et que l’on s’ennuie beaucoup, c’est en partie parce que le casting ne dégage pas grand-chose mis à part une antipathie totalement involontaire. Que les personnages soient caractérisés à coup de truelle soit (on connait la cible du film et on ne s’attend pas à du Lelouch), mais qu’on s’échine alors un minimum, afin de créer à l’écran un semblant de complicité entre eux. Là où le bât blesse, c’est qu’aucune des paires de personnages mises en place ne fonctionne. Le couple Astier/Laroque apparaît bien trop distant (il faudra d’ailleurs essayer de nous expliquer ce qu’il y a de si drôle à voir Lionel Astier scotché à son oreillette Bluetooth, durant tout le film...). Audrey Fleurot, qui endosse le costume du fameux fantôme d’Aliénor de Canterville, et Michaël Youn (le sous-fifre toujours bouffon) ont toutes les peines du monde à trouver un semblant de connivence comique. Les deux ados joués par Mathilde Daffe et Julien Frison abusent d’expressions "djeunes", afin de courtiser comme il se doit les moins de douze ans. Signalons encore deux petits frères dont la présence à l’écran ne se justifie jamais vraiment. Bref, on se demande ce qui a bien pu pousser les acteurs à venir se fourrer dans pareille galère.
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L’esthétique très téléfilm ne joue elle aussi pas vraiment en la faveur du spectacle, en dépit de l’exploitation des vastes pièces et décors que procure le château de Spontin, situé dans la province de Namur, lieu où la majorité des scènes du film ont été tournées. La réalisation plate, les effets spéciaux d’un autre temps, aux incrustations parfois douteuses (on nous ressort même en fin de métrage des zombies dansants maquillés comme dans un clip bon marché de Michael Jackson), une Bretagne caricaturée à l’excès et ce récit dépourvu d’originalité narré avec une léthargie profonde, tirent définitivement vers le bas ce morceau peu ragoûtant de cinéma français en pleine dérive. Autant dire que les adultes accompagnateurs risquent de trouver le temps bien long devant ces 90 minutes de fantastique gentiment ringard. Ce n’est ni de peur, ni de rire que l’on meurt devant cette révision du Fantôme de Canterville, mais plutôt de honte...
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