Cluzet écluse
Le 18 mars 2012
Adaptation réussie de l’œuvre choc d’Hervé Chabalier, malgré quelques moments d’égarements. Cluzet est au sommet.
- Réalisateur : Philippe Godeau
- Acteurs : François Cluzet , Bernard Campan, Michel Vuillermoz, Mélanie Thierry, Lionnel Astier
- Genre : Drame
- Nationalité : Français
- Distributeur : Wild Bunch Distribution
- Durée : 1h47mn
- Date télé : 30 avril 2022 20:40
- Chaîne : OCS Max
- Date de sortie : 23 septembre 2009
Résumé : Hervé, patron d’une agence de presse, décide d’en finir avec l’alcool. Loin de tout et grâce aux autres, il parvient à combattre sa dépendance, en repartant vers une nouvelle vie...
Critique : Pour son premier film en tant que réalisateur, le producteur et distributeur Philippe Godeau a choisi d’adapter le livre touchant et courageux d’Hervé Chabalier, dans lequel ce dernier narre son combat contre l’alcool au sein d’un centre spécialisé. Un sujet casse-gueule, propice à tous les excès, de la mise en scène avinée aux performances larmoyantes d’une tête d’affiche qui peut sereinement viser le César. Il n’en est rien ici, et c’est tant mieux. On peut même parler de grande sobriété (pardonnez le mauvais jeu de mots).
Celle de François Cluzet, en premier lieu, est admirable. Son impassible retenue permet au spectateur d’adhérer pleinement à son personnage et ses vicissitudes. Le personnage d’Hervé subit les événements, les observe, les questionne, exactement comme nous le faisons en découvrant cet environnement très particulier. Par son jeu, l’acteur se fait le réceptacle de nos interrogations au lieu de les devancer et de les annihiler en faisant son numéro (Jack Nicholson dans Vol au-dessus d’un nid de coucou par exemple). Ainsi, il est plus aisé de s’identifier à Hervé et d’être touché par le sujet sensible du film. Cluzet est définitivement notre Dustin Hoffman gaulois.
- © Wild Bunch Distribution
Sobriété de la mise en scène également, qui ne fait pas de vague mais cerne habilement tous les protagonistes à la manière d’un huis clos classique. On regrettera justement les écarts à cette unité de lieu et de temps, dont les symptômes sont ces malheureux flashback, censés illustrer la dépendance d’Hervé, et qui nous éloignent du propos en se fourvoyant dans un voyeurisme vain et rabâché. Ne pas connaître le passé du personnage, en plus d’être une originalité, aurait permis une adhésion plus forte à cet homme et ses tourments potentiellement universels. L’interprétation de François Cluzet allait dans ce sens. L’autre défaut majeur du film est cette relation ratée entre Hervé et la jeune Magali, trop symbolique pour être honnête.
Mais le reste fonctionne très bien, la musique de Jean-Louis Aubert est même étonnamment inspirée. Et tant pis si l’on frôle parfois le film d’intérêt public car l’humour (parfois noir) vient immédiatement tempérer cette impression. A boire...euh à voir !
- © Wild Bunch Distribution
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Bagheera 13 octobre 2009
Le dernier pour la route - la critique
Il est toujours étonnant de lire la critique d’un film écrite par quelqu’un d’autre, avec d’autres yeux, et d’autres expériences sans doute.
Alcoolique abstinent moi-même j’ai apprécié que le cinéma s’intéresse enfin à ce fléau d’une manière sobre et intelligente. J’ai beaucoup apprécié le jeu de François même si je trouve ses traits de caractère trop lourdement prononcés, comme ceux des autres acteurs (La bimbo nymphomane, la jeune défoncée ?...), mais celà sans doute pour les besoins du film.
Contrairement à l’auteur de l’article, j’ai trouvé intéressant les flash-back insérés dans le film qui font prendre conscience du malheur et de la déchéance de l’alcoolique. Je regrette seulement que certains thèmes soient juste effleurés mais pas travaillés. Je pense notamment à la scène de la discussion entre le père et le fils où celui-ci lui reproche son manque de volonté, ce qui est un cliché qu’il aurait fallu plus combattre dans ce film, à mon sens.
En résumé, un film intéressant, juste, un excellent acteur, mais qui me laisse un goût de trop peu.
Laurence Morel 28 mars 2012
Le dernier pour la route - la critique
J’ai trouvé ce film très juste. François Cluzet que j’apprécie beaucoup comme acteur rentre dans le rôle d’Hervé Chabalier avec beaucoup de conviction. La mise est scène est très maîtrisée : on ne tombe ni dans le pathos ni dans le vulgaire.
Un film qui laisse entrevoir l’enfer que vivent les alcooliques (mais on imagine les drogués également) face à leur dépendance.