Une saison en enfer
Le 5 juillet 2006
Une âme humaine confrontée à son côté le plus sombre. Et le drame au bout du chemin.
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Lorsqu’une âme humaine est mise face à son côté le plus sombre jusque là inconnu, c’est forcément le drame qui se trouve au bout du chemin.
Il aura fallu trente ans pour que Le cœur de l’hiver soit traduit en français. Au-delà des questions que peut susciter un tel délai, une remarque s’impose d’emblée : ce roman est intemporel. Rien dans le récit, le contexte ou l’écriture de Dominic Cooper ne laisse entrevoir que ce roman a vu le jour en 1976 : il aurait pu paraître hier, comme il y a un siècle.
Depuis l’âge de treize ans, Alasdair Mor exerce le même métier que son père : il est pêcheur de homards. A la mort de ce dernier, la question ne se pose pas : Alasdair reprend l’affaire familiale. Pendant un an, son frère David lui tient compagnie. Et puis, un jour, sans prévenir, il s’en va et malgré la solitude pesante de ces terres de la côte Ouest de l’Écosse, jamais il ne viendra à l’esprit d’Alasdair de quitter son pays. Il est ici chez lui : l’amour qui le lie à son environnement est aussi immense qu’inexprimable. La vie s’écoule tranquillement malgré un climat parfois hostile et les contraintes du métier jusqu’à ce qu’un couple s’installe non loin de chez lui. Et pour la première fois de son existence, Alasdair va être confronté au mal et à la méchanceté. An Sionnach est d’abord un voisin antipathique et bourru ; Alasdair le découvre ensuite voleur et pilleur de ses casiers à homards. La rage et la furie vont progressivement s’installer entre les deux hommes jusqu’à atteindre leur paroxysme au cours d’une mortelle course-poursuite.
Roman puissant et halluciné, Le cœur de l’hiver oscille entre rêve et réalité. Soulignée par une écriture poétique, cette ambivalence va crescendo tout au long de l’affrontement. L’expression "le calme avant la tempête" prend ici tout son sens : Dominic Cooper alterne les moments d’un calme menaçant et les accès de violence brutale : une tragédie majestueuse.
Dominic Cooper, Le cœur de l’hiver (The dead of winter traduit de l’écossais par Bernard Hoepffner), Métailié, 2006, 192 pages, 18 €
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