Laura Antonelli (1941-2015) : ciao bellissima

Laura Antonelli avait débuté à la fin des années 60 et s’était imposée d’emblée dans des rôles mettant en évidence sa beauté sublime. Sans avoir la notoriété internationale de Sophia Loren, la posture intellectuelle de Monica Vitti ou les talents dramatiques de Virna Lisi, elle a été un sex-symbol emblématique du cinéma italien. Elle s’est placée en tête du box-office des années 70 avec Ma femme est un violon sexe (P. Festa Campanile, 1971), Mon Dieu, comment suis-je tombée si bas ? (L. Comencini, 1974), et surtout Malicia (S. Sampieri, 1973). En France, elle tourna plusieurs films dont Les mariés de l’an II (J.-P. Rappeneau, 1971), avec Marlène Jobert et Jean-Paul Belmondo, dont elle fut la compagne. Mais Laura Antonelli restera surtout dans la mémoire des cinéphiles grâce à L’innocent, le sublime film testamentaire de Luchino Visconti (1976), d’après Gabriele D’Annunzio : elle incarna avec sensibilité et classe son personnage d’aristocrate victime de la cruauté d’un mari volage. Ce fut là sa meilleure composition. Risi, Zampa et Scola lui ont offert d’autres rôles importants, mais la suite de sa carrière fut une longue agonie, aggravée par de graves déboires personnels.