Le 5 avril 2019
Avec un souffle prodigieux et une écriture incandescente, Silvia Avallone compose un roman poignant sur la maternité et la jeunesse italienne écartelée entre précarité et espoir.
- Auteur : Silvia Avallone
- Editeur : Liana Levi
- Genre : Roman & fiction
- Date de sortie : 4 avril 2019
- Plus d'informations : Le site officiel
L'a lu
Veut le lire
Résumé : Le matin de Pâques, Adele quitte le quartier Labriola et part accoucher. Parce que l’avenir n’existe pas pour les jeunes nés comme elle du mauvais côté de la ville, parce qu’elle n’a que dix-huit ans et que le père est en prison, elle envisage d’abandonner son bébé. À une poignée de kilomètres, dans le centre de Bologne, le désir inassouvi d’enfant torture Dora jusqu’à l’obsession. Autour de ces deux femmes au seuil de choix cruciaux, gravitent les témoins de leur histoire.
Copyright Éditions Liana Levi, 2019
Notre avis : Même si à 18 ans, Adele est « trop jeune pour se faire déchirer les entrailles », elle a choisi de garder le bébé. Enceinte de Manuel, petite frappe du quartier, qui la quitte avant que son corps ne se déforme pour épouser une carrière dans la mafia locale, elle vit avec sa mère et sa sœur dans un appartement de la cité des Lombrics, près de Bologne. Son père vient de sortir de prison, mais il n’est pas le bienvenu à la maison. Trois femmes sont seules, mais unies face à l’adversité, font ce qu’elles peuvent, en rêvant, quand elles ont le temps, à une « une vie meilleure » et maintenant doivent se préparer à l’arrivée du nouveau-né. Par peur de l’abandon, mais aussi avec le secret espoir que l‘enfant lui ramène l’homme qu’elle aime plus que tout, Adele pourra-t-elle en assumer la responsabilité jusqu’au bout ?
Dans un autre quartier, Dora Cattaneo, une professeure de son lycée, meurt d’envie, jusqu’à la folie, de ne pouvoir enfanter. « Il y a des forces contres lesquelles on ne peut rien » : à travers elles, la maternité et la condition féminine d’aujourd’hui sont magistralement illustrées. Les personnages défilent et les émotions se déchaînent, quand leurs relations s’imbriquent et se déterminent selon leurs puissances respectives et les conditions sociales qui les entravent.
« Qu’est-ce-que l’enfer ? C’est la souffrance de ne plus pouvoir aimer » : cette citation est extraite des Frères Karamazov, qui occupe une place importante dans notre récit. On peut voir en Manuel, impétueux et exalté le Dimitri de Dostoïevski, face à Zeno, épaule fragile mais solide sur laquelle s’appuiera un temps Adele, le Ivan du roman russe, rationaliste et posé. Manuel et Zeno, qui ont grandi ensemble en lisant justement les œuvres de ce géant de la littérature. L’un a fini bandit, l’autre sur les bancs de l’université de Bologne. Rejetés tous les deux par les leurs, l’un parce qu’il choisira la mafia, l’autre pour cause de trop grand décalage culturel avec les siens, avec son passage à l’université.
Si le savoir ne peut les rassembler, leur restera-t-il au moins l’amour ? Neuf mois de grossesse, neuf mois d’espoir pour « une vie parfaite », comme sur ce banc d’où Dora imagine sa vie rêvée : « le monde est plein de perfection, il faut seulement se laisser conduire ». À notre tour de nous laisser conduire par la plume douce et lumineuse de Silvia Avallone. Après D’acier, Le Lynx, ou Marina Bellezza, l’auteur nous livre de nouveau un très beau roman inspiré de la réalité et poignant de vérité.
La vie parfaite - Silvia Avallone
Editeur Liana Levi/Collection Piccolo
406 pages - 18.1 x 12.1 x 2.6 cm
La chronique vous a plu ? Achetez l'œuvre chez nos partenaires !
Galerie photos
Votre avis
Pour participer à ce forum, vous devez vous enregistrer au préalable. Merci d’indiquer ci-dessous l’identifiant personnel qui vous a été fourni. Si vous n’êtes pas enregistré, vous devez vous inscrire.
aVoir-aLire.com, dont le contenu est produit bénévolement par une association culturelle à but non lucratif, respecte les droits d’auteur et s’est toujours engagé à être rigoureux sur ce point, dans le respect du travail des artistes que nous cherchons à valoriser. Les photos sont utilisées à des fins illustratives et non dans un but d’exploitation commerciale. Après plusieurs décennies d’existence, des dizaines de milliers d’articles, et une évolution de notre équipe de rédacteurs, mais aussi des droits sur certains clichés repris sur notre plateforme, nous comptons sur la bienveillance et vigilance de chaque lecteur - anonyme, distributeur, attaché de presse, artiste, photographe. Ayez la gentillesse de contacter Frédéric Michel, rédacteur en chef, si certaines photographies ne sont pas ou ne sont plus utilisables, si les crédits doivent être modifiés ou ajoutés. Nous nous engageons à retirer toutes photos litigieuses. Merci pour votre compréhension.