La vie est à nous ! - la critique

L’argument : Louise et Blanche, sa mère, tiennent L’Etape, café restaurant d’un petit village de Savoie. L’Etape n’est pas seulement un bistrot, c’est aussi une nouvelle famille pour toute une ribambelle d’enfants brisés que les deux femmes accueillent depuis toujours. Louise, à l’humour dévastateur, croit au pouvoir des mots pour soigner les douleurs. Face à elles se dresse Le Virage, tenu par Lucie Chevrier et ses filles.
La rivalité éternelle entre les deux établissements va s’exacerber pendant la grève des camionneurs qui bloque le village.

Notre avis : Il n’est par toujours facile de manier les bons sentiments, et l’image du bonheur n’est pas forcément la plus palpitante. C’est avec ce genre de réserves que l’on aborde La vie est à nous !. Beaucoup de caricatures, de sucre, et des personnages qui en deviennent presque agaçants par les stéréotypes qu’ils tentent de défendre à tout crin : l’alcoolique blessé par la vie, le colosse au cœur tendre, ou le policier qui reste un homme malgré son sens du devoir. Et pourtant, il faut bien reconnaître que tout cela fonctionne et, passé le stade critique, on finit bel et bien par se laisser prendre à cette histoire qui, même tirée par de grosses ficelles, arrive malgré tout à émouvoir et à tenir en haleine.
Une grâce qui repose sur un magnifique travail d’acteurs, avec en tête Josiane Balasko qui règne sur son bar, L’Etape, nom qui invite à faire une pause, essentielle pour reconstruire des liens sans cesse brisés par les départs, les hasards et panser les blessures de la vie. Ce qui ne l’empêche pas de distribuer de l’amour sans compter, ni penser à plus loin. Sylvie Testud, dans un rôle virtuose, incarne Louise, la fille, blessée elle aussi par des rencontres de passage, et qui colmate sa détresse par une parole intarissable et une énergie ébouriffante. Le duo fonctionne merveilleusement et laisse échapper de vrais moments d’émotion qui font oublier les faiblesses d’une histoire un peu trop rose.