La Vie de Tous les Jours - la chronique BD

Résumé  :
Dans la famille de La Vie De Tous Les Jours, vous pouvez demander le père, auteur de BD qui travaille à domicile, la mère, qui travaille à la crèche et Léon, le fils, qui travaille à semer le désordre dans cette gentille famille ! Rien ne vous sera épargné dans le quotidien de ce trio, à part la mauvaise humeur !

Notre avis :
Une BD classique de 48 pages qui se décline en gags d’une demi-planche. Le point de vue varie mais reste celui de l’un des trois membres de la famille. Si les premiers gags sont facilement prévisibles, dès que l’on atteint Super-Héros – car tous ces strips ont un titre, ce qui leur rajoute une petite saveur humoristique – le ton change et les zygomatiques se détendent. Finalement, ce n’est pas quand les références sont trop appuyées à ses sources d’inspiration que Mickaël Roux nous fait le plus rire, c’est quand il parvient à s’en affranchir et à les dépasser pour trouver sa patte. Aussi, la suite de l’album alterne entre des gags originaux qui fonctionnent bien et d’autres plus classiques et donc plus prévisibles.

Néanmoins, on prend plaisir à suivre la vie de cette famille. D’autant plus qu’au fur et à mesure que la lecture avance, des petites intrigues se mettent en place et laissent présager des surprises pour l’éventuel tome deux. ce qui fait que si certains gags peuvent se lire dans le désordre, d’autres suivent une narration structurée.
Comme tout auteur de strips, Mickaël Roux choisit ses thèmes : l’inspiration, l’enfance, le couple, le quotidien avec les contraintes professionnelles ou familiales et l’imaginaire, normal pour un enfant et un auteur de BD ! Certes, il n’invente rien mais ce n’est pas dans ses choix que se trouve l’originalité de l’auteur mais dans sa manière de les traiter. Il a décidé de faire se côtoyer dans le même album un humour adulte, basé sur un second degré - où l’explication se trouve dans la tête de l’auteur, du lecteur, mais pas dans le strip – et un humour plus enfantin, lisible par tout le monde, même les plus jeunes.

Pour autant, au travers de ces historiettes, il n’oublie pas d’influer ce petit soupçon de tendresse qui permet au lecteur de porter un regard doux sur cette sympathique famille.
Famille narrativement bien construite, car chaque membre a pour obstacle principaux les autres. Le père voudrait dessiner mais son fils l’en empêche en venant perturber le calme de la maison et le bureau de son père ! Le fils voudrait « jouer », comprendre se lâcher et faire des bêtises mais ses parents veillent au grain. Quant à la mère, elle est moins présente et il faut attendre l’apparition d’une nouvelle trame pour qu’elle prenne un rôle plus consistant. Ce qui fait que sur les trois-quarts de la BD, on suit plus les mésaventures du père et de Léon. Ce que nous trouvons un peu dommage, car la BD serait vraiment plus riche si l’on sautait souvent de point de vue entre les trois personnages.
Nous ne dévoilerons rien sur la fin, pour vous laisser le plaisir de la découverte.

Pour les dessins, Mickaël Roux a opté pour un style caricatural loin du réaliste. Et cela fonctionne très bien. Ces personnages à grosse tête et aux traits simples éveillent tout de suite la sympathie et fonctionnent merveilleusement en strips ! Les personnages n’en gardent pas moins des traits expressifs, Mickaël Roux jouant sur les yeux et les attitudes corporelles pour faire passer les émotions de ses héros.
Les décors se limitent à l’essentiel, à savoir les accessoires nécessaires à la compréhension de la situation ou du gag : Un pan de mur, un peu de gazon, un bureau, une porte et ça fonctionne au poil ma bonne dame ! L’auteur trouve le juste dosage pour garder l’axe visuel sur ces personnages et leurs problématiques.

Les couleurs restent dans les mêmes teintes et sont dosées pour compenser l’absence de décor. Ce qui fait que même s’il n’y a pas de repères, on sait tout le temps où l’on est, comment on évolue dans l’espace et l’on n’est donc jamais perdu.

Le découpage reste assez simple, des trips d’une demi-page découpés en deux bandes de trois cases. Mickaël Roux joue de cette contrainte afin de s’en servir pour ses gags.
Et d’un autre côté, il n’hésite pas à s’en défaire, jouant parfois sur des bandes de deux cases, dont une très large ou même des dessins d’une demi-page, voire pleine page, pour jouer sur un gag uniquement visuel. Cela permet de rompre la monotonie de la lecture, ce qui est souvent le risque dans ce type de BD.

Le cadrage reste simple, le plus souvent des plans moyens ou larges avec une utilisation très rare du gros plan. Ce qui permet de saisir les attitudes des héros et comme ils ont de grosses têtes, on voit toujours leurs traits expressifs malgré les plans larges.

La Vie De Tous Les Jours nous propose le quotidien extraordinaire d’une famille ordinaire. Des situations que nous avons tous connus, mais portée par des héros sympathiques et originaux, assumant leur référence à des auteurs incontournables du genre comme – le très grand – Bill Watterson !

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