L’Himalaya, "Lost in translation".
Le 24 janvier 2007
Quand l’amour fou se niche dans des endroits magnifiques...


- Réalisateur : Pan Nalin
- Acteurs : Mylène Jampanoï, Milind Soman, Naseeruddin Shah
- Genre : Drame
- Nationalité : Indien, Français, Allemand
- Date de sortie : 24 janvier 2007
– Durée : 2h
L’argument : Bienvenu dans l’Himalaya, en plein XIXe siècle, plus proche du Moyen-Âge asiatique que de la révolution industrielle ! Jalan (Milind Soman), le chef d’un gang de brigands, y tombe raide dingue d’Ushna (Mylène Jampanoï), une femme si étrange qu’on subodore qu’elle est l’incarnation d’un démon. Mais Yéti (Naseeruddin Shah), gardien des mondes spirituels et bassement terrestres, veille au grain.
- © Diaphana Films
Notre avis : Des montagnes bordant la vallée aride, Jalan (Milind Soman) et ses mercenaires guettent leurs prochaines victimes, de riches marchands remontant la route de la soie avec femmes et bétails. Dans ce piège naturel, il suffira aux brigands himalayens de quelques coups de feu et de tournoyer autour des voyageurs pour les estourbir. Mais en se dissipant, la panique leur laisse un nouveau butin, Ushna (Mylène Jampanoï), une jeune femme très Gauthier chic, dont le mystère entêtant gagne la petite troupe et surtout son chef, lié à sa belle par delà les époques et les lieux.
La vallée des fleurs marie ainsi le Tibet immémorial à la folie des nuits tokyoïtes d’aujourd’hui. Des plis spatio-temporels dont le réalisateur Pan Nalin nous avait déjà gratifiés dans le très beau Samsara, où l’amour d’un bonze pour une femme tournait déjà dans le cercle de la douleur. En guise de cycle, Nalin joue ici de l’éternel recommencement des amours interdites et de la réincarnation des amants. L’un promis à l’autre comme une malédiction : lui Jalan dont le nom signifie "brûlure", elle Ushna "le feu" qui consume.
- © Diaphana Films
Croyances bouddhiques, démons et shamanisme vampirique, voilà le trip vers cette vallée de cinéma belle à tomber par terre. Nalin, metteur en scène franco-indien, filme la région dans un rayonnement cristallin et si son film frôle l’académisme, il ne s’y fourvoie que dans sa plate partie nippone, surpassée par les souvenirs de Lost in translation, une autre histoire d’amour impossible.
Mais dans sa quête d’un Himalaya où la légende bat en brèche l’histoire du XIXe siècle, La vallée des fleurs fait mouche. Pour une fois, les écrits de l’exploratrice Alexandra David Neel ne seront pas bêtement défaits sur grand écran.
- © Diaphana Films
roger w 29 août 2009
La vallée des fleurs - la critique
Un film très beau sur le plan formel, mais la multiplication des métaphores bouddhistes en rend la lecture difficile. La partie japonaise n’est guère convaincante.