Le 4 février 2024
Les jeunes comédiens de la Compagnie En Quête de Sens mêlent avec talent les codes du cabaret et de l’intrigue policière. Un spectacle qui, considérant ses moyens de productions, se laisse regarder avec un plaisir malicieux.


- Acteurs : Manon Barthélémi, Tom Morelle, Cécilia Gully, Elle Dea, Tiphaine Susa, Alison Mattioli, Sara Denos, Sarah Bernat
- Durée : 1h30mn
- Auteur : Elle Dea
- Metteur en scène : Compagnie En Quête de Sens
- Genre : Spectacle musical / Comédie musicale
- Salle de Théâtre : Théâtre Montmartre Galabru
- Plus d'informations : Le site du Théâtre Montmartre Galabru

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Résumé : De la danse au solo de claquettes, en passant par la magie, l’effeuillage et le chant, leurs numéros font accourir toute la ville. Mais une nuit, c’est le drame. Le directeur est retrouvé mort. Un inspecteur pour le moins atypique est envoyé sur les lieux. Propulsé sous les lumières et dans les ténèbres du cabaret, il devra en révéler tous les secrets. Mais il devra prendre garde, car ces sept déesses ne sont pas les anges de l’Olympe... Alors, meurtre, suicide, préméditation ou simple accident ? Toutes les pistes sont envisagées. Entre cluedo agathachristique et inspirations mythologiques, l’enquête se révélera d’une beauté... fatale. Et pour le grand final, le public devient juge et bourreau puisque... Vous seul pourrez choisir la fin de l’histoire, et trouver qui est la Tueuse du Pandore.
- Copyright Caroline Lemoine
Critique : Qu’il est agréable de découvrir de jeunes troupes qui, sans avoir la prétention de réinventer l’art du théâtre, se donnent toutes entières dans les projets auxquels elles croient, s’appropriant les codes de spectacles vivants classiques pour créer des œuvres originales mais toujours fidèles à des formes artistiques traditionnelles appréciées d’un large public. La très jeune Compagnie En Quête de Sens est de celles-là.
La Tueuse du Pandore se résume en une phrase : le directeur du cabaret Pandore a été assassiné et tous ses artistes se retrouvent sur la liste des suspects de Gulliver, un jeune inspecteur de police pour le moins hurluberlu.
- Copyright Françoise Maurer
Si la pièce se déroule comme une intrigue policière classique, son originalité réside dans des performances rappelant celles des cabarets traditionnels et ses références à la mythologie. En effet, chacune des artistes présentes sur scène porte le nom et le caractère d’une déesse ou d’un concept grec : Lyssa et Aergie, déesses de la colère et de la paresse, pratiquent la danse au fouet et au ruban ; Tyché, déesse de la fortune et de la prospérité, fait des claquettes ; enfin, Agone, meneuse de revue qui emprunte son nom à l’agôn, esprit de la compétition et de la joute dans la Grèce Antique ; Aphaïa, déesse de la séduction ; et Junon, déesse de la force vitale et associée du directeur du cabaret, dansent et chantent en s’effeuillant.
- Copyright Françoise Maurer
Malgré l’espace scénique, la lumière et l’acoustique sommaires du Théâtre Montmartre-Galabru, les jeunes comédiennes n’ont pas froid aux yeux, osant se mettre en danger dans des performances techniques et la sensualité et le dévoilement de leurs corps sans se soucier de correspondre aux standards physiques du cabaret. L’interprète de l’inspecteur Gulliver apporte quant à lui une belle touche d’humour et d’extravagance à la dramaturgie, débitant à toute vitesse des phrases souvent absurdes et drôles. Si parfois les langues fourchent, l’enquête se déroule avec une certaine fluidité, mais sa résolution change parfois selon le bon vouloir du public. Ainsi, n’ayez pas peur de retourner voir La Tueuse du Pandore. Vous ne verrez sûrement pas deux fois le même spectacle.
- Copyright Caroline Lemoine
Théâtre Montmartre-Galabru - 4 rue de l’Armée D’orient 75018 Paris
Tous les samedis soir à 21h30 jusqu’au 4 mai 2024.