Domino Day
Le 5 juin 2015
Le cinéma engagé des 70’s, symbole d’un âge d’or de thrillers politiques dont les éclatantes réussites résonnent toujours auprès des standards actuels, compose une catharsis découlant de L’Amérique du Watergate. En voici l’une des plus belles réussites signée Stanley Kramer.
- Réalisateur : Stanley Kramer
- Acteurs : Richard Widmark, Candice Bergen, Gene Hackman, Edward Albert, Mickey Rooney, Farnesio de Bernal
- Genre : Thriller
- Nationalité : Américain, Britannique
- Editeur vidéo : Elephant Films
- Durée : 1h37
- Titre original : The Domino Principle
- Date de sortie : 3 août 1977
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Sortie Combo Blu-ray + DVD : le 2 juin 2015
Le cinéma engagé des 70’s, symbole d’un âge d’or de thrillers politiques dont les éclatantes réussites résonnent toujours auprès des standards actuels, compose une catharsis découlant de L’Amérique du Watergate. Il compte quelques titres cultes du cinéma de genre paranoïaque parmi lesquels Les Hommes du président, Conversation secrète et Les Trois Jours du Condor. Régulièrement présentée comme l’une des plus belles réussites de Stanley Kramer, La Théorie des dominos, surfant sur cette vague susnommée, est proposée dans une version restaurée (présentée par l’excellent Jean-Pierre Dionnet) de bonne facture.
L’argument : Un vétéran du Vietnam emprisonné est contacté par un étrange émissaire, qui lui propose de le faire évader s’il accepte un "contrat". S’il refuse, la femme qu’il aime sera assassinée...
- © General Films
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Notre avis : La Théorie des dominos, dernière réalisation de Kramer avant Le Coureur trébuche, est un film à part dans la filmographie du metteur en scène triplement nominé aux oscars. Comme le pointe Jean-Pierre Dionnet dans sa présentation du film, Stanley Kramer fait effectivement montre d’un sérieux et d’un premier degré à la lisière d’un pessimisme âpre... un pessimisme assumé jusque dans le titre de cette avant-dernière œuvre. Une réalisation probablement imparfaite, parfois maladroite, mais qui mérite amplement une nouvelle chance que cette, techniquement impeccable, édition Blu-ray devrait offrir.
- © General Films
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Ce qui démarque principalement The Domino Principle d’autres réalisations plus célébrées des 70’s, c’est le parti pris d’occulter l’habituel déploiement technologique du film paranoïaque, au profit d’une mise en avant de l’être humain. Car si le film repose pour beaucoup sur les épaules de ses interprètes, c’est qu’ils sont tous concernés ! Et s’il sont tous concernés, c’est parce que la caractérisation des personnages est autant exemplaire que symptomatique de ce souhait d’exposer la conduite d’une conspiration par l’Homme. Pas de déploiement de dispositifs techniques de pointe ici, mais une mise en avant de la possibilité que, si "chute des dominos" il doit y avoir, elle est conduite par des choix moraux de mortels. Cette force du scénario, qui n’égare jamais son spectateur parce qu’il sait lui réserver twists et autres réjouissances propres au genre, représente peut-être également la faiblesse du film. Kramer (comme l’explique de nouveau Dionnet), s’apparente de fait plus à un producteur qu’à un réalisateur en pleine possession de ses moyens.
- © General Films
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L’une des belles idées du film découle de l’impossible parenthèse amoureuse entre les amants, campés par Gene Hackman et Candice Bergen, qui se démènent pour ne pas faire partie de l’assemblage de dominos dont la chute semble inéluctable. Mais comme chez beaucoup de pessimistes : l’extraction des mouvements est temporaire, jamais permanente. Là où Alan J. Pakula savait donner à ses films une dimension de tension érotique troublante (Klute), on regrettera chez Stanley Kramer le manquement de choix esthétiques judicieux entravant la pleine incarnation de cette idée scénaristique aussi simple que jolie. Quoi qu’il en soit, pas loin de quarante ans après l’échec commercial de cette Théorie des dominos, on peut (re)découvrir ce film à l’évidente efficacité pour son essence même : évoquer sa parfaite gestion du tournage en décors naturels et leur retranscription "ordinaire", revient à paraphraser Jean-Pierre Dionnet qui évoque "l’ère du temps"... Une ère du temps où la vie humaine importait bien moins que le contexte politique particulier de cette époque du Watergate !
Les suppléments :
Il faut se contenter d’une (bonne) présentation de Jean-Pierre Dionnet et de quelques bandes-annonces. Un peu maigre pour un film qui signe la fin de carrière de Stanley Kramer !
L’image :
Le format 1.85 est parfaitement respecté mais surtout, la définition de l’image est de haute volée. Il n’y a quasiment pas de trace de salissures, un seul et unique plan large en mouvement sur un véhicule est étrangement altéré.
Le son :
On doit ici faire avec du mono (2.0 DTS HD pour la VO), néanmoins efficace et précis.
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