Le 9 août 2017
Dénonciation des dangers nucléaires, ce film accumule hélas les lourdeurs.
- Réalisateur : Stanley Kramer
- Acteurs : Ava Gardner, Gregory Peck , Fred Astaire, Anthony Perkins
- Genre : Drame, Science-fiction
- Nationalité : Américain
- Durée : 2h14mn
- Titre original : On the Beach
- Date de sortie : 20 décembre 1960
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Résumé : 1964. Une guerre atomique a ravagé presque toute l’hémisphère nord de la planète. Un sous-marin américain fait alors escale en Australie. Mais les retombées radioactives se rapprochent lentement...
Notre avis : Stanley Kramer s’était un temps spécialisé dans le film à thèse, que ce soit contre le racisme, contre les rétrogrades ou, ici, contre la menace nucléaire ; mais on le sait, rien ne vieillit plus mal que ces plaidoyers que les bonnes intentions ne suffisent pas à sauver : le cinéma engagé s’embourbe souvent dans une démonstration abstraite et oublie d’incarner par des personnages les idées défendues. Hélas, c’est encore le cas avec ce Dernier rivage : la première heure en particulier est proprement insupportable de bavardages pompeux ou de dialogues sirupeux. On est triste d’ailleurs de voir une telle distribution (Gregory Peck, Ava Gardner, Fred Astaire et Anthony Perkins, pas moins !) proférer des répliques ineptes ou adresser des regards dans le vide qui se veulent sensibles mais ne sont que niais.
Et pourtant, le film n’évoque pas moins que la fin du monde dans une irradiation généralisée : ici, pas de happy end artificiel, pas de deus ex machina pour combler les studios hollywoodiens. L’Australie est la dernière touchée, mais elle n’échappera pas au destin fatal. Tous les personnages se suicident ou se préparent à mourir, avec dignité et, du point de vue cinématographique, avec plus ou moins de finesse. Là encore ce sont les dialogues qui font la différence : les dernières paroles entre les deux couples portent leur lot de clichés et de regards extatiques. Mais la façon dont Fred Astaire s’enferme dans son garage et appuie sur l’accélérateur de sa voiture de course ne manque pas de panache. Et puis, Ava Gardner face au sous-marin qui s’éloigne, tout de même, ça ne saurait constituer une scène ratée. Pareillement, malgré là encore les dialogues, la fin du couple de Perkins conserve une charge émotionnelle.
Plus de deux heures, c’est beaucoup trop ; le film est balourd, académique et les discussions théoriques n’arrangent rien. Même une belle idée, comme la manifestation religieuse regroupant de moins en moins de monde, est gâchée par la banderole insistante qui reste à l’image (« Il est encore temps, frères »…). Et pourtant, çà et là, on voit ce que le film aurait pu être si un cinéaste moins engagé et moins pataud l’avait réalisé : un plan de ville sans humains, un scène surréaliste entre un pêcheur dans sa barque et le sous-marin, le déchirement de devoir mourir avec sa fille qui ne vivra rien... Petites choses dans un océan de banalités, mais ce sont elles qui, avec les comédiens (Astaire avait la classe dans quelque rôle que ce soit), rendent ce Dernier rivage regardable, à défaut d’être inoubliable.
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