Littérature étrangère
Le 24 septembre 2002
Féroce, mais hélas par moments indigeste.


- Auteur : Margaret Drabble
- Editeur : Phébus
- Genre : Roman & fiction
- Nationalité : Anglaise

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Pourquoi Frieda s’est-elle installée dans ce manoir gothique en ruine, dangereusement perché sur les falaises d’Exmoor. Qu’y mijote-t-elle en prétendant écrire ses mémoires ? La romancière s’en va-t-elle de la cafetière comme ses proches le craignent ? Est-elle un monstre ou simplement une vieille femme déboussolée ? Et surtout : que va-t-elle faire de son argent ?
Il est évident que Margaret Drabble s’est follement amusée à brosser le tableau féroce des travers d’une famille de bobos dans l’Angleterre du pré-blairisme. Certaines pages font mouche. La narratrice n’hésite pas à intervenir selon le procédé des romans dickensiens, relançant l’intrigue avec un humour guilleret et parfaitement malveillant.
Histoire de la décomposition d’une famille, La sorcière d’Exmoor fleure bon l’arsenic mais trébuche à vouloir dépeindre sous tous ses aspects l’Angleterre de la fin du XXe siècle, aboutissant à une sorte de fourre-tout sociologique légèrement indigeste. Se pose au bout du compte une question qui peut paraître peu aimable eu égard au plaisir pris à la lecture de La sorcière d’Exmoor : l’auteure ne s’est-elle livrée qu’à un simple exercice intellectuel ?
Margaret Drabble, La sorcière d’Exmoor (The witch of Exmoor, traduit de l’anglais par Katia Holmes), Phébus, 2002, 336 pages, 20 €