Musa...
Le 31 août 2011
Une fresque épique, la plus grosse production jamais réalisée en Asie.
- Réalisateur : Kim Sung-su
- Acteurs : Jung Woo-sung, Joo Jin-mo, Ahn Sung-gi, Zhang Ziyi
- Nationalité : Sud-coréen
- Date de sortie : 28 août 2002
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– Durée : 2h08mn
Plus grosse production jamais réalisée en Asie, La princesse du désert réinvente les fresques épiques tombées en désuétude dans le cinéma occidental à travers les destins croisés d’un seigneur de guerre, d’une princesse capricieuse et d’un esclave insoumis.
L’argument : Chine, 1375. Les seigneurs Ming prennent le pouvoir. Les chevaliers mongols vaincus s’enfuient, enlevant une princesse Ming, la princesse Booyong (Zhang Ziyi). Dans le désert, ils croisent le général Choi Jung (Joo Jin-mo), à la tête d’une poignée de soldats. C’est tout ce qu’il reste de la délégation coréenne chargée de sceller la paix avec le nouvel empereur. Captivé par la beauté orgueilleuse de Booyong, Choi voit en elle un moyen de rentrer dans les grâces de l’empereur et de rapatrier ses hommes sains et saufs.
Notes : Kim Sung-su, pour son quatrième long-métrage, a mobilisé des moyens colossaux : cinq années de préparation, un budget de 15 millions de dollars, 112 jours de tournage, une équipe de 300 personnes, acteurs et techniciens, et plus de 10 000 kilomètres parcourus à travers la Chine. La princesse du désert, résumé en quelques chiffres, apparaît comme une superproduction asiatique dont on pouvait craindre le pire mais qui nous apporte le meilleur.
Car Kim Sung-su s’est aussi entouré des talents les plus remarqués d’Asie : Zhang Ziyi, la jeune star du cinéma chinois révélée dans Tigre et Dragon, la productrice Zhang Xia (Adieu ma concubine), le directeur artistique Huoting Xiao (L’empereur et l’assassin) et le musicien Shiro Sagisu qui créa la bande originale d’Evangelion figurent tous au générique de Musa.
Avec sa "dream team", Kim Sung-su nous a concocté un mélange de fresque historique, d’épopée guerrière et de western. A ceux qui croyaient le genre éculé, La princesse du désert prouve le contraire. La Chine médiévale est retranscrite sans la pesanteur du décorum de L’empereur et l’assassin par le biais d’une galerie de personnages interprétés par les acteurs coréens les plus en vogue. De l’esclave affranchi aux seigneurs de la guerre, des simples paysans à la princesse orgueilleuse, toutes les couches d’une société très hiérarchisée sont représentées.
Les scènes de combat, rapides et violentes, modernisent considérablement le récit. Les têtes coupées, les corps transpercés tranchent avec la splendeur des décors naturels. Contrairement à Tigre et dragon, les combats d’arts martiaux sont mis en scène non comme des exercices de haute voltige mais comme des techniques de guerre. C’est le seul domaine où l’habileté peut remettre en cause les liens hiérarchiques : l’affranchissement de l’esclave Yeosol (Jung Woo-Sung) est bien davantage entériné par son adresse au combat que par les paroles prononcées par son maître au moment de mourir.
Musa, en s’appropriant les schémas de l’épopée, en revisite aussi les archétypes : attaque de diligence, retranchement dans un fort abandonné, face à face terrible entre les guerriers, et, en filigrane, amour triangulaire tissé autour de la princesse Booyong. Au total, deux heures d’aventures palpitantes, car si La princesse du désert ne renouvelle pas le genre, elle lui donne à coup sûr un second souffle.
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