La peau dure - La critique

Un court-métrage de belle tenue primé dans plusieurs festivals.

L’argument : Un enfant de 12 ans tente de tuer un garçon de son quartier pour impressionner son père. Et s’il y parvenait ?

Notre avis : Sélectionné dans de nombreux festivals, plusieurs fois primé (San Francisco, Amiens, Grenoble) et diffusé sur France 3 dans le cadre du magazine Libre court le 27 septembre 2010, La peau dure a été écrit et réalisé à quatre mains par Jean-Bernard Marlin (Haram, 2010) et Benoît Rambourg (Abîmes, 2005).
Le film, qui démarre sur un gros plan de couteau dégainé, réussit assez bien à communiquer au spectateur la sensation de l’engrenage dans lequel est pris le gamin jouant au dur pour impressionner son père et ses copains en alternant les scènes d’action avec caméra plongeant dans la mêlée, découpage serré, montage haletant et d’autres plus calmes, permettant de prendre le recul nécessaire.
Avec son air buté et son faux air de petit caïd, Laurent Lunes est parfaitement crédible et convaincant dans le rôle du jeune Anthony et Thierry de Peretti rend assez touchant celui du père immature, cramponné à sa télécommande devant un match de foot, violent (Ouvre la porte ou je la défonce !) mais prenant conscience in fine du désarroi de son fils.
Le scénario cherche manifestement à éviter le piège de la démonstration, mais ne l’évite pas tout à fait (Tu m’écoutes ? dit le gamin à son père distrait) et le revirement final ne convainc qu’à moitié. Quant à la volonté manifeste de donner une valeur universelle au propos en l’abstrayant de références spatio-temporelles précises (un terrain de foot et un appartement de HLM dans une ville non identifiée), elle ferme un peu trop le film sur lui-même et en limite ainsi la portée.
D’une belle tenue, démontrant un métier et un talent indéniables, l’ensemble, légèrement bridé par le souci de bien faire, garde un petit côté scolaire mais convainc par la fermeté du trait et la sureté d’exécution. A suivre donc.
La bande-annonce : ICI