Le 8 décembre 2020
Henri Châtelard et son amie se rendent aux obsèques du père de cette dernière. Lui la conduit, mais ne veut pas y assister. Une adaptation de Georges Simenon plutôt ratée, signée Marcel Carné, malgré la présence de son acteur fétiche d’avant-guerre : Jean Gabin.
- Réalisateur : Marcel Carné
- Acteurs : Julien Carette, Jean Gabin, Louis Seigner, Émile Drain, Nicole Courcel, Roland Lesaffre, Jean Clarieux, Jane Marken, Olivier Hussenot, Yvonne Yma, Marcel Rouzé, Blanchette Brunoy, Georges Vitray, Gabrielle Fontan, René Blancard, Camille Guérini, Claude Romain, Odette Laure, Jean Bertho
- Genre : Drame, Noir et blanc
- Nationalité : Français
- Distributeur : Editions René Chateau
- Durée : 1h40min
- Date de sortie : 25 février 1950
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Résumé : Sur la route qui mène de Cherbourg à Port-en-Bessin, Henri Châtelard change une roue crevée de sa voiture. A l’intérieur, sa compagne Odile (Blanchette Brunoy) se plaint mollement du fait qu’il ne l’accompagne pas aux obsèques de son père, qui ont lieu à Port-en-Bessin. Il prétend avoir des affaires plus importantes à traiter. Odile est plutôt mal accueillie par ses deux frères (Louis Seigner et Olivier Hussenot). Ceux-ci lui reprochent de vivre avec Châtelard sans être marié, avec une once de jalousie pour sa belle situation de patron d’un hôtel-restaurant et d’un cinéma à Cherbourg. Odile retrouve aussi sa jeune sœur Marie (Nicole Courcel) qui passe pour malaimable et sournoise.
Critique : La vie de province, les ragots, la malveillance et la jalousie : il n’y a pas de doute, on est bien dans l’univers de Georges Simenon. On se sent moins chez Marcel Carné, par contre : la quasi-totalité des personnages est antipathique, y compris Jean Gabin, son acteur fétiche, qu’il retrouvait après la guerre, et à qui il confie le rôle d’un égoïste, coureur de jupons, animé par des caprices d’homme riche (sur un coup de tête, il achète un chalutier) et montrant volontiers sa mauvaise humeur.
Sur un scénario, tout de même un peu léger, la mise en scène semble perpétuellement hésiter entre tragédie, comédie ou études de mœurs. On comprend difficilement ce qui attire et repousse en même temps Chatelard et Marie. Le cinéaste semble mal à l’aise à concrétiser ce couple composé d’un homme d’âge mûr et d’une jeune femme de tout juste dix-huit ans. On va donc assister à une joute verbale entre ces deux-là, qui va tenir tout le film
Parmi les nombreux seconds rôles, seul Julien Carette tire son épingle du jeu avec son personnage de marin aigri, qui a tout perdu à cause de l’alcool. Dommage que l’on voie à peine Jane Marken, Louis Seigner ou Olivier Hussenot, qui sont pourtant toujours des bonheurs dans les rôles d’appoint.
Marcel Carné rappelle le critique de cinéma qu’il fut, avant de se lancer dans la mise en scène : dans le cinéma que gère Jean Gabin, on pourra voir quelques images de L’idiot de Georges Lampin (1946) avec Edwige Feuillère et Gérard Philipe, ainsi que Tabou de Fredrich Wilhelm Murnau (1931), dont le personnage de Gabin dira quelques mots ; et dans le bureau de Châtelard, trône une affiche de Pattes blanches de Jean Grémillon (1949).
La rencontre suivante de cinéma Carné/Gabin, qui sera aussi la dernière, débouchera sur un film plus réussi. Ce sera L’air de Paris datant de 1954, où l’on retrouvera aussi Arletty dans un rôle très émouvant.
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