<A HREF="http://www.amazon.fr/exec/obidos/ASIN/2070308553/avoialir-21" target="_blank">Acheter ce livre</A>
Le 5 juillet 2005
Souvent copié, jamais égalé, l’un des monuments de la science-fiction.
– Regards croisés : La guerre des mondes, le film de Steven Spielberg (2005) ; La guerre des mondes, le film de Byron Haskins (1953)
Souvent copié, jamais égalé, l’un des monuments de la science-fiction.
Fin du XIXe. En quelques années, un journaliste, au fait des diverses avancées et spéculations scientifiques, pose les bases de la science-fiction moderne. En cinq romans d’anticipation, qui sont autant de chefs-d’œuvre, Wells, le visionnaire, aborde tous les grands thèmes aujourd’hui récurrents dans le genre : la quatrième dimension - et la future théorie de la relativité d’Einstein - avec La machine à remonter le temps (1895), les manipulations génétiques avec L’île du docteur Moreau (1896), le pouvoir de l’invisibilité avec L’homme invisible (1897), une attaque martienne avec La guerre des mondes (1898) et finalement la conquête de l’espace avec Les premiers hommes dans la Lune (1901). Pourtant socialiste et ami du progrès, il brosse un tableau noir comme le goudron de l’avenir de l’humanité. A ce titre, La guerre des mondes est probablement ce qu’il a écrit de plus pessimiste.
Remettons-nous dans le contexte de l’époque. L’heure est en Allemagne à l’unification et à la militarisation, une situation alarmante pour qui sait lire l’Histoire sans se bercer d’illusions. Conjuguant ses craintes de conflit à l’échelle européenne - ainsi que ses doutes sur le bien-fondé du système colonialiste britannique - avec un événement astronomique exceptionnel (le positionnement de Mars extrêmement proche de la Terre en 1894), Wells imagine une attaque venant de la planète rouge. Débarquant dans une Angleterre victorienne avec leurs armes ultra-sophistiquées, les Martiens font régner la terreur. Prophétique comme toujours, Wells invente toutes sortes de technologies destructrices qui nous sont aujourd’hui familières, attaques au gaz (la "Fumée Noire"), bombardements au laser (le "Rayon Ardent"), ainsi que des techniques industrielles qui annoncent la robotique. Face à cet arsenal, face à l’envahisseur juché dans ses tripodes hauts de trente pieds et semant la mort et la désolation, aucune résistance n’est possible.
Racontée à la première personne du point de vue d’un écrivain spécialiste de la philosophie spéculative, alter ego de Wells évidemment, cette débâcle ne vire jamais au sensationnalisme. Le ton est posé, distancié, comme il sied à quelqu’un qui se veut au plus près du factuel - ce qui n’exclut pas une étrange poésie de l’horreur. Dans cette atmosphères apocalyptique, où les hommes montrent souvent leurs plus mauvais côtés, l’émotion est en retrait, mais bien plus poignante que si l’auteur avait opté pour la grandiloquence. Et le lecteur avance, tout comme le narrateur, partagé entre l’épouvante et la fascination. Le dénouement de cet immense roman est, scientifiquement, à la hauteur de ce qui le précède. En toute logique, Wells, fervent disciple de Darwin, invoque la sélection naturelle pour condamner ses aliens, dépourvus des défenses immunitaires que l’homme a mis des millénaires à se forger. Car, écrit-il, "l’homme ne vit ni ne meurt en vain". Mais est-ce une consolation ?
H.G. Wells, La guerre des mondes (War of the worlds, traduit de l’anglais par Henry D. Davray), Le livre de poche, 2005, 320 pages, 4,70 €
– Le texte anglais étant tombé dans le domaine public, on peut le lire en cliquant ICI
aVoir-aLire.com, dont le contenu est produit bénévolement par une association culturelle à but non lucratif, respecte les droits d’auteur et s’est toujours engagé à être rigoureux sur ce point, dans le respect du travail des artistes que nous cherchons à valoriser. Les photos sont utilisées à des fins illustratives et non dans un but d’exploitation commerciale. Après plusieurs décennies d’existence, des dizaines de milliers d’articles, et une évolution de notre équipe de rédacteurs, mais aussi des droits sur certains clichés repris sur notre plateforme, nous comptons sur la bienveillance et vigilance de chaque lecteur - anonyme, distributeur, attaché de presse, artiste, photographe. Ayez la gentillesse de contacter Frédéric Michel, rédacteur en chef, si certaines photographies ne sont pas ou ne sont plus utilisables, si les crédits doivent être modifiés ou ajoutés. Nous nous engageons à retirer toutes photos litigieuses. Merci pour votre compréhension.