La grande magie - Noémie Lvovsky - critique

Critique : Années 1920, dans un hôtel de bord de mer, Marta (Judith Chemla) doit supporter la jalousie de Charles (Denis Podalydès), son mari. Un jour, arrive une troupe de saltimbanques emmenée par Albert (Sergi López), aussi facétieux que colérique.

Noémie Lvovsky, pour son septième long métrage de cinéma adapte, avec Florence Seyvos et Maud Ameline, la pièce de théâtre éponyme d’Eduardo De Filippo (1948). Elle a fait le pari risqué d’en faire une comédie musicale, genre peu prisé dans le cinéma français.

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Et pourtant, de cette histoire qui convoque le merveilleux et l’irrationnel, mais flirte aussi avec le drame, elle réussit à faire une joyeuse farandole où les personnages, un peu ridicules et excessifs, se démènent avec énergie, pour conclure la plupart des scènes en musique.
La cinéaste arrive aussi à faire pousser la chansonnette et esquisser quelques pas de danse à presque tous les comédiens (y compris elle-même) qui, à part François Morel, ne sont pas rompus à l’exercice.
L’histoire, finalement toute simple, s’attache au destin du jaloux Charles qui pense qu’Albert le magicien a fait disparaître sa femme, alors que celle-ci s’est simplement sauvée pendant un tour de magie, qui du coup a été totalement raté. Pour sauver la face, Albert invente une histoire improbable que le naïf mari va gober sans sourciller.

Sur une musique tout à fait contemporaine de Feu ! Chatterton, on assiste à une comédie légère, décalée et désuète, qui devient un objet non identifié tout à fait original, ne ressemblant à rien d’autre de connu et qui forcément ne conviendra pas à tous.
La prestigieuse distribution, qui fait le part belle à plusieurs membres de la Comédie-Française, se plie à l’exercice avec une belle énergie complice.