Les sentiments - Noémie Lvovsky - critique

À la manière du théâtre antique, le film est rythmé par l’intervention d’un chœur qui guide le propos, et dont les chansons annoncent l’action. Le procédé, habile et divertissant, mérite d’être salué. Et comme dans le théâtre antique, il existe deux représentations possibles, l’une riante, façon Aristophane, l’autre tragique, façon Sophocle. Noémie Lvovsky a décidé d’adopter successivement les deux genres.

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Tout commence donc sous les meilleures auspices, celles de la comédie : la toile de fond se tisse avec aisance ; les acteurs sont un régal (Nathalie Baye, succulente) ; le tout est mené avec humour et brio. Quelques scènes arracheront même des larmes de rire à qui saura oublier que Jean-Pierre Bacri ne sort décidément jamais des rôles de vieux bougon.
S’il y a déception quant à la deuxième moitié du film, c’est donc davantage l’effet du thème, voué à l’aporie, qu’une défaillance de la réalisatrice, qui maîtrise aussi bien la comédie que le drame (Isabelle Carré en larmes est vraiment convaincante). Car de cette banale histoire d’adultère, que ressort-il ? Que dit Les sentiments ? Que chacun souffre ? Le propos tombe un peu à plat... Malgré cela, le film conserve son charme. Il y avait là tous les ingrédients d’une excellente tragi-comédie, il reste un film de bonne facture, léger et plaisant.

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