La gloire et la peur - Lewis Milestone - critique

Critique : Pendant que les responsables palabrent et campent sur leurs positions, chacun ne voulant pas se désavouer, les militaires sur place évoluent pour reprendre au mieux quelques mètres de terrain. Depuis le haut de la colline, un speaker chinois parlant anglais tente de faire rendre les armes aux Américains. Ses propos seraient presque comiques si la situation n’était pas dramatique.
Le Lieutenant Joe Clemons (Gregory Peck), la loyauté chevillée au corps, a tout de même beaucoup de mal à exécuter les ordres qu’il trouve totalement absurdes et inutilement meurtriers au moment où doit être déclarée l’armistice.

Lewis Milestone, cinéaste respectable, Américain d’origine moldave, qui s’est illustré dans presque tous les genres, parfois avec succès, avait déjà réalisé un film de guerre pacifiste en 1930 avec À l’Ouest rien de nouveau (All Quiet on the Western Front) tiré du roman de Erich Maria Remarque, qui a reçu l’Oscar du meilleur film et celui du meilleur réalisateur la même année.

S’il ne retrouve pas la puissance de ce dernier, La gloire et la peur réussit à maintenir un suspense autour de la vaine victoire d’un minuscule monticule totalement désertique. La diversité des caractères des soldats participe à la bonne tenue de l’ensemble : outre Gregory Peck, officier intelligent et dépité, toujours juste, on retrouve plusieurs figures connues comme George Peppard ou Martin Landau et un étonnant Woody Strobe, en homme du rang poltron prêt à plusieurs reprises à abandonner son poste.