Le désert des Tartares, la suite
Le 3 août 2006
Il s’appelle Livius et il est lieutenant, muté dans une montagne où l’ennemi viendra. Ou ne viendra pas.
- Auteur : Róbert Hász
- Editeur : Viviane Hamy
- Genre : Roman & fiction
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Défendre la montagne contre l’ennemi. Tel est l’Ordre. Le lieutenant Maxim Livius, qui, quinze jours avant d’être démobilisé, a dû rejoindre cette garnison, n’a d’autre choix que l’appliquer. Tant pis si son temps de service est prolongé sans limite "vu l’extrême importance stratégique du secteur", si l’ennemi est invisible voire inexistant et si, dans cette curieuse forteresse qui vit au rythme de son propre temps, il doit obéir à un adjudant. L’Ordre ne se discute pas. Et personne d’ailleurs ne semble le discuter. Sauf Livius et de rares camarades peu convaincus par l’utilité de ce combat et par les sermons du gourou-cuisinier qui fait manger les soldats dans sa main.
Délicieusement absurde, cette trame ne fait pas seule la force de La forteresse. Sa réussite tient surtout dans l’atmosphère du roman tout entier, rêve éveillé entre un présent qui s’étire tellement que le passé ne cesse de s’y inviter. Celui de Livius est hanté par deux femmes qu’il aimait et entre lesquelles il ne put choisir, dilemme qui le poussa à s’enrôler dans l’armée. Deux sœurs dont le père se posera en guide final de cet étrange voyage dans un monde en chute libre.
Si le temps et le lieu du roman restent mystérieux, difficile de ne pas y voir, un peu, de l’ex-Yougoslavie que Róbert Hász, né en 1964 en Voïvodine, quitta en 1991 pour la Hongrie. Cela même si l’auteur, dans un entretien au Monde des livres en 2002, niait tout lien entre politique et littérature : "C’est ainsi que le roman à thèse aboutit au texte médiocre vite oublié, destiné à véhiculer n’importe quelle idéologie." Rien de tout cela dans La forteresse, mais une fantaisie, une imagination, un ton qui devraient permettre à cette réédition en poche de trouver les lecteurs qui, de l’aveu de son éditrice, manquèrent lors de sa parution il y a quatre ans.
Róbert Hász, La forteresse, traduit du hongrois par Chantal Philippe, éd. Viviane Hamy, coll. "Bis", 2006, 252 pages, 9 €
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