Le 8 octobre 2019
Le film de Durringer ne s’extrait jamais de la chronique people d’un triomphe annoncé.
- Réalisateur : Xavier Durringer
- Acteurs : Denis Podalydès, Hippolyte Girardot, Samuel Labarthe, Bernard Le Coq, Florence Pernel
- Genre : Biopic, Politique
- Nationalité : Français
- Durée : 1h45mn
- Date de sortie : 18 mai 2011
Résumé : 6 mai 2007, second tour de l’élection présidentielle. Alors que les Français s’apprêtent à élire leur nouveau Président, Nicolas Sarkozy, sûr de sa victoire, reste cloîtré chez lui, en peignoir, sombre et abattu. Toute la journée, il cherche à joindre Cécilia qui le fuit. Les cinq années qui viennent de s’écouler défilent : elles racontent l’irrésistible ascension de Sarkozy, semée de coups tordus, de coups de gueule et d’affrontements en coulisse. La conquête : L’histoire d’un homme qui gagne le pouvoir et perd sa femme.
Notre avis : Une fiction sur un président en exercice, c’est la seule originalité de ce film au parfum volatil. Les mécanismes qui ont permis l’accession de Nicolas Sarkozy à la présidence de la République ne sont absolument pas abordés, qui dépassent les simples hommes. La chronique des personnages réduits à leurs caricatures et à leurs affrontements les plus spectaculaires ne sont que l’écume d’une vague beaucoup plus importante, où le peuple retrouve sa part, lui qui vote et envoie un homme au pouvoir. Or, où sont les gens qui ont adhéré au programme de Nicolas Sarkozy en 2007 ? Nulle part, car ils n’entrent pas dans le petit théâtre de marionnettes qu’agite le réalisateur. On ajouterait presque "le théâtre Guignol" qu’organise chaque plan, lesté de situations surlignées, qu’on regarde comme on feuilletterait de vieux magazines people de ces années-là, où le psychodrame Cécilia occupait une large place.
Podalydès a beau retrouver le phrasé, les tics, la démarche de sa cible politique, on ne décèle qu’un habile pas de côté par rapport à ce que propose une émission satirique en latex. Et l’on se dit même qu’avec une figure moins oubliable, les Guignols n’auraient sans doute pas permis au film d’exister sans une ombre en filigrane. C’est probablement la raison pour laquelle le personnage de Chirac passe très nettement au second plan, ses rares apparitions créant une immédiate comparaison avec son sosie plastique et vocal, alors animé chaque soir sur les plateaux de Canal Plus. Quant à Dominique de Villepin, sans faire injure à l’excellent Samuel Labarthe, on se désole que sa hargne belliqueuse soit réduite à quelques formules grossières, piochées dans les antichambres de la rumeur, accentuées par des mimiques outrancières. Bref, cette évocation stérile construit une sorte d’entre-soi où, à distance de ce qu’il regarde, le spectateur se retrouve comme un certain nombre d’électeurs : ignoré par ceux qu’il observe, absenté par un réalisateur que le pouvoir et la notoriété fascinent.
Galerie Photos
Le choix du rédacteur
Votre avis
Pour participer à ce forum, vous devez vous enregistrer au préalable. Merci d’indiquer ci-dessous l’identifiant personnel qui vous a été fourni. Si vous n’êtes pas enregistré, vous devez vous inscrire.
aVoir-aLire.com, dont le contenu est produit bénévolement par une association culturelle à but non lucratif, respecte les droits d’auteur et s’est toujours engagé à être rigoureux sur ce point, dans le respect du travail des artistes que nous cherchons à valoriser. Les photos sont utilisées à des fins illustratives et non dans un but d’exploitation commerciale. Après plusieurs décennies d’existence, des dizaines de milliers d’articles, et une évolution de notre équipe de rédacteurs, mais aussi des droits sur certains clichés repris sur notre plateforme, nous comptons sur la bienveillance et vigilance de chaque lecteur - anonyme, distributeur, attaché de presse, artiste, photographe. Ayez la gentillesse de contacter Frédéric Michel, rédacteur en chef, si certaines photographies ne sont pas ou ne sont plus utilisables, si les crédits doivent être modifiés ou ajoutés. Nous nous engageons à retirer toutes photos litigieuses. Merci pour votre compréhension.
roger w 23 mai 2011
La conquête - la critique du film
Sans être un portrait à charge, le film de Durringer est avant tout une comédie du pouvoir où les répliques cinglantes fusent sans cesse. C’est ce monde d’arrivistes qui en sort peu reluisant. Si l’on n’apprend rien de nouveau, on prend plaisir à voir la maestria des acteurs, tous confondants de réalisme. Sympa.
Frédéric de Vençay 25 juin 2011
La conquête - la critique du film
Sous-téléfilm inutile et éprouvant de bêtise, mal réalisé et mal joué, "La Conquête" n’apporte strictement rien au débat. Les acteurs cachetonnent et semblent s’amuser. Nous, beaucoup moins, même si quelques répliques cinglantes, pillées dans le "Petit Journal" de Canal + et les colonnes du "Canard Enchaîné", sont imparables. Podalydès, engoncé dans l’exercice d’imitation, peine à sauver les meubles et les lambris.