Les branquignols au soleil
Le 19 février 2019
Un naufrage qui interroge sur l’implication des acteurs et du réalisateur dans cette mésaventure, visiblement tous distraits par le cadre magnifique de vacances à Phuket aux frais de la production.
- Réalisateur : Xavier Durringer
- Acteurs : Sami Bouajila, Mélanie Doutey, Hugo Becker, Tewfik Jallab, Kool Shen, Seth Gueko
- Genre : Action, Film de gangsters, Nanar
- Nationalité : Français
- Distributeur : Océan Films
- Durée : 1h30mn
- Date télé : 18 août 2020 20:52
- Chaîne : Canal+ Cinéma
- Âge : Avertissement : des scènes, des propos ou des images peuvent heurter la sensibilité des spectateurs
- Date de sortie : 20 février 2019
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Résumé : Une équipe d’anciens braqueurs est arrivée au paradis : Phuket, sud de la Thaïlande. Désormais commerçants, ils coulent des jours heureux. Jusqu’au jour où le diable débarque : Mehdi, condamné à 15 ans de prison lors du braquage, vient récupérer sa part du gâteau. Seul problème, il n’y a plus de gâteau. Et le diable est affamé.
Notre avis : Trois ans après Pattaya, dans lequel la bande de Franck Gastambide vendait la Thaïlande comme un décor de rêve, il semble que l’idée des tournages exotiques sur cette terre asiatique, ait fait du chemin dans l’esprit de certains. Il faut reconnaître qu’il doit être difficile de refuser de participer à un long-métrage lorsque celui-ci est, dans sa quasi-intégralité, filmé sur les belles plages chaudes de Phuket.
© 2018 VITO FILMS – NAÏA PRODUCTIONS – 7 APACHE FILMS – DIGITAL DISTRICT
A entendre et à voir les vedettes de Paradise Beach s’échanger platement leurs répliques, on en viendrait donc à supposer que les acteurs ont davantage pris en compte l’option vacances tous frais payés que la subtilité du scénario qu’on a dû leur jeter en pâture. Qu’il s’agisse de Sami Bouajila, Tewfik Jallab ou Seth Gueko (qui, sans surprise, gagne le prix du j’m’en-foutisme), aucun des membres de la clique ne semble intéressé par le sort de leur personnage, qu’ils désincarnent, faute de psychologie pour mettre à mal les stéréotypes qu’ils compilent.
Dans le même genre, les vulgarités crétines qu’ils se balancent et les monologues lourdauds (l’unique réplique Hubert Koundé est de ce ressort), débités sans conviction, rien ne pourra permettre aux spectateurs de les prendre au sérieux.
Mieux vaut alors prendre cette histoire de voyous reconvertis au second degré. Les scènes romantiques, consistant à voir le couple courir main dans la main sur la plage ou, pires encore, les quelques dialogues aux cours desquels les acteurs essaient vainement de donner un peu de gravité à la situation sont, paradoxalement, autant d’occasions de prendre la mesure de la niaiserie de l’ensemble. On pourrait également citer, parmi tant d’autres, les fois où ces gros durs, qui se voudraient des parangons de virilité, affichent leur propension pour les câlins. Entre eux. Et face à tant d’impardonnables fautes de goût, ce ne sont certainement pas les rares scènes d’action – dont la plus impressionnante consiste à voir une baraque à frites se faire vandaliser ! – qui pourront assurer à ce Paradise Beach le statut d’actioner testostéroné qu’il aimerait revendiquer d’être, puisqu’après tout, le seul titre auquel il pourrait prétendre, c’est bien à celui de nanar. De ceux dont il vaut mieux rire.
© 2018 VITO FILMS – NAÏA PRODUCTIONS – 7 APACHE FILMS – DIGITAL DISTRICT
L’intrigue est tarabiscotée, de façon à nous laisser attendre un rebondissement final explosif. Mais à quoi bon ? Le caractère niaisement prévisible avec lequel se développent les relations conflictuelles entre les personnages s’avère être un énième trompe-l’œil, puisque ce final que l’on attend n’arrive jamais. Et, là encore, il est difficile de croire qu’il s’agit d’un petit effet malicieux de la part du scénariste, mais plutôt la preuve que lui-même ne savait guère où emmener son histoire, ce qui nous laisser envisager une écriture improvisée au fur et à mesure du tournage.
Ainsi, malgré tous les efforts du montage (avec, parfois, une grossièreté à la hauteur des personnages) pour distinctement illustrer tout ce qui est évoqué, les causes et les conséquences, la question de la trahison –tout de même en latence dès le pré-générique– ne trouve jamais de réponse claire. On devine peu à peu que les acteurs ne comprenaient pas ce qu’on attendait d’eux. La meilleure chose est alors de faire comme eux, à savoir passer à côté pour mieux profiter de ses vacances.
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