Plus c’est con...
Le 7 août 2024
Paroxysme de la connerie joyeuse, le film culte de les Nuls reste toujours aussi drôle, même à la dixième vision. Jubilatoire.
- Réalisateur : Alain Berbérian
- Acteurs : Gérard Darmon, Alain Chabat, Chantal Lauby, Sam Karmann, Dominique Farrugia, Patrice Laffont
- Genre : Comédie, Film culte
- Nationalité : Français
- Distributeur : Universal - StudioCanal, AMLF Distribution
- Durée : 1h39mn
- Date télé : 31 mars 2024 23:20
- Chaîne : 6ter
- Reprise: 5 juin 2019
- Box-office : 2.279.194 entrées France / 442.053 entrées P.P.
- Date de sortie : 9 mars 1994
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Résumé : Odile Deray, attachée de presse, vient au Festival de Cannes pour présenter le film "Red is Dead". Malheureusement, celui-ci est d’une telle faiblesse que personne ne souhaite en faire l’écho. Mais lorsque les projectionnistes du long-métrage en question meurent chacun leur tour dans d’étranges circonstances, "Red is dead" bénéficie d’une incroyable publicité. Serge Karamazov est alors chargé de protéger le nouveau projectionniste du film...
Critique : Chantal Lauby en attachée de presse vénale et maladroite, Alain Chabat en garde du corps trompettiste et dostoïevskien (ceux qui ont vu le film comprendront), Dominique Farrugia en acteur abruti qui « vomit quand il est super content » : la triade gagnante annonce la couleur de la fausse "comédie familiale" d’Alain Berbérian. Rarement l’appellation ô combien galvaudée de "film culte" s’est autant justifiée que pour La cité de la peur, sommet de débilité (voulue !) dans l’horizon de la comédie française, maintes fois imité, jamais égalé. Pourquoi culte ? Parce que, plus de vingt-cinq ans après sa commercialisation, on est toujours capable de réciter par blocs ses répliques hilarantes ; parce que, génération après génération, de nouveaux amateurs viennent grossir sa horde de fans déjà conséquente : si, à sa sortie en 1994, le film pouvait capitaliser sur le succès télé des Nuls, alors en plein boom, il a depuis fédéré des fans plus jeunes qui n’ont pourtant jamais connu des émissions comme Objectif Nul ou le JTN. Bien sûr, le film a pris un petit coup de vieux, un charme un peu kitsch qui ne lui va d’ailleurs pas si mal, puisque tout, ici, est du domaine de la parodie et du grotesque.
- © 1994 Pathé - M6 Films - STUDIOCANAL - France 3 Cinéma. Tous droits réservés.
La singularité et la réussite de La cité de la peur tiennent surtout du fait que les Nuls s’inscrivent moins dans une "qualité française" chauvine, qui ferait vieillir le film prématurément, que dans une tradition comique plutôt anglo-saxonne, des Monty Python (le nonsense élégant) aux ZAZ (le jusqu’au-boutisme du gag qui tache). Le maigre fil narratif (un tueur en série terrorise le Festival de Cannes et favorise le succès d’un film d’horreur minable) n’est que prétexte à une avalanche de gags, ce qui apparaît évidemment un peu facile ; mais le point de départ factice est largement compensé par la force comique déployée tout au long du métrage, véritable éclat de rire d’1h39 où même le générique de fin est à se tordre. Parce qu’il faut un sacré talent, un sacré culot et surtout une sacrée foi dans l’humour pour tenir aussi bien la distance, piochant avec frénésie dans tous les champs possibles du gag : runnings gags, gags absurdes, gags scato, gags visuels, gags parodiques (le film cite Terminator, Basic Instinct, Pretty Woman, Bad Taste...), gags authentiquement "nuls"...
- © 1994 Pathé - M6 Films - STUDIOCANAL - France 3 Cinéma. Tous droits réservés.
Un véritable festival, sans mauvais jeu de mots ! Les Nuls osent tout, n’ont peur de rien et voient large, uniquement guidés par la logique du "une minute = un gag", projet qui, somme toute, ne manque pas de noblesse : il s’agit de divertir, voilà tout, et de le faire bien. Difficile alors de recenser toutes les perles de La cité de la peur, même si la danse torride du duo Chabat/Darmon (la Carioca finale, un bonheur), la séquence essentielle à Vera Cruz ou encore la célèbre histoire de whisky et de doigts risquent fort de rester encore longtemps dans les annales de la connerie, sans parler de répliques immortelles telles que « Barrez-vous cons de mimes ! » ou « Pluto, c’est le chien de Mickey ». Les interprètes, petits ou grands rôles, viennent d’horizons assez divers du ciné français (on trouve aussi bien Gérard Darmon et Eddy Mitchell que Bacri et Sam Karmann, jusqu’à l’hommage posthume à Bruno Carette, le quatrième Nul) et participent au carré à la jouissance de l’ensemble : si on s’amuse autant devant La Cité de la peur, c’est aussi parce que les acteurs eux-mêmes semblent s’amuser comme des gosses ! On l’aura compris, même s’il peut toujours y avoir des réfractaires à cette ode à la bêtise pure et dure (ça peut se comprendre), difficile de résister à une telle recette, que Chabat réemploya avec succès dans son Astérix, huit ans plus tard. « Youpi, dansons la Carioca... »
- © 1994 Pathé - M6 Films - STUDIOCANAL - France 3 Cinéma. Tous droits réservés.
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