Astérix en Corse
Le 15 mars 2014
Un film qui chatouille plus qu’il n’égratigne, mais qui se démarque de la soupe humoristique made in France.


- Réalisateur : Alain Berbérian
- Acteurs : Jean Reno, Didier Flamand, Christian Clavier, Caterina Murino, François Orsoni, Xavier de Guillebon, Raoul Curet, Christiane Conil
- Genre : Comédie, Comédie policière
- Nationalité : Français
- Distributeur : Gaumont Distribution
- Editeur vidéo : Gaumont/Columbia/Tristar Home Video
- Durée : 1h32mn
- Date télé : 22 décembre 2024 21:10
- Chaîne : France 2
- Date de sortie : 6 octobre 2004
Résumé : Pour le détective Jack Palmer, retrouver Ange Leoni et lui remettre un titre de propriété n’est qu’une mission de plus, et en principe pas la plus compliquée. Mais voilà, Leoni vit en Corse et se trouve aussi être l’un des principaux chefs indépendantistes recherché par toutes les polices...
Critique : Les films comiques français souffrent ces derniers temps d’un important déficit scénaristique. Prenez un panel de ce qui se fait de plus efficace dans la vanne télévisuelle, ajoutez une pincée de blagues chronométrées pour remplir une bande-annonce et servez à haute dose sur les panneaux publicitaires : voilà la recette du blockbuster rigolo made in France.
L’enquête corse a le mérite de s’écarter de cette soupe humoristique. Certes, la qualité de la bande dessinée de Pétillon, dont le film d’Alain Berbérian est adapté, y est pour beaucoup. Mais le travail d’écriture réalisé par Christian Clavier himself et Michel Delgado n’est pas à négliger. Nécessaires, les ajouts au récit initial ne dénaturent pas l’histoire. Ce qui n’était pas gagné d’avance.
Ainsi, le personnage de Léa, créé de toutes pièces, apporte à l’ensemble une petite touche à la Goscinny-Uderzo. Bien sûr, cette présence n’est pas que désintéressée - la beauté de Caterina Murino est un joli argument marketing -, mais la nouvelle bombe italienne insère une présence féminine agréable dans un film au demeurant très masculin.
Car, outre cette Monica Bellucci en puissance, la distribution se résume à une brochette de mâles plus ou moins connus. À part les incontournables Jean Reno - très brut de décoffrage - et Christian Clavier - plutôt surprenant dans un jeu apaisé faisant désormais plus penser à Peter Sellers qu’à Louis de Funès -, les producteurs ont eu la très bonne idée d’engager des comédiens locaux. Décision à la fois économiquement courageuse et artistiquement efficace.
Côté réalisation, L’enquête corse s’en sort là aussi avec les honneurs. Déjà à l’origine du mythique La cité de la peur et du respectable Paparazzi, Alain Berbérian confirme un certain savoir-faire dans la conception de grosses machines commerciales qui ne considèrent pas uniquement le spectateur comme un porte-monnaie sur jambes.
Alors bien sûr le film chatouille plus qu’il n’égratigne. Les Continentaux, qu’ils soient simples citoyens ou membres des forces de l’ordre, sont croqués avec plus de virulence que les Corses, qui apparaissent au final comme de sympathiques Gaulois coupant le saucisson et la mèche lente avec le même couteau.
Et pourtant les imbéciles encagoulés qui sont nés quelque part auraient pu être soumis à un traitement plus féroce. La satire évite ainsi soigneusement les sujets qui pourraient vraiment fâcher : racisme anti-arabe, assassinat de préfet et règlements de compte mafieux. Comme si le terrorisme local n’était que du folklore. Ce qu’il n’est pas.
alinea 26 février 2007
L’enquête corse - Alain Berbérian - critique
Scénario poussif, Reno aussi bon que d’habitude et Clavier too much... rien de transcendant !