L’empire des sens
Le 18 février 2003
Minutieuse, Nathalie Ours lève un voile ironique sur la tyrannie du désir.


- Auteur : Nathalie Ours
- Editeur : LA MUSARDINE
- Genre : Roman & fiction, Érotique

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Christiane s’étiole devant sa page blanche, s’enlisant doucement dans la solitude, la mélancolie et la peur de mourir. Elle somatise, dans une écoute complaisante et délétère du lent acheminement de son corps vers la mort. Son attention ne résiste jamais longtemps à l’appel de ses sens, exacerbés par cette impuissance à écrire et ces angoisses, et les journées s’étirent, entre inspiration en berne et fugaces satisfactions solitaires. Un jour elle récupère (dans une déchetterie !) un magazine pornographique et découvre dans les dernières pages l’offre qui va changer sa vie.
Monsieur Jean est ferronnier d’art et s’est fait une spécialité de l’objet de tous les fantasmes : la ceinture de chasteté. Sur rendez-vous uniquement ! Christiane fonce, épuisée par ces journées vides, passées à combattre ou piètrement satisfaire des besoins de plus en plus impérieux.
Monsieur Jean n’est pas homme à laisser place au hasard. Christiane signe un contrat avec service après vente sous la forme de visites régulières de l’homme de l’art, détenteur de la clé.
Une année va s’écouler, dans les tortures du désir inassouvi, les tentatives de transgressions, les dérives du fantasme. Sans que jamais ne se calme, bien sûr, le feu encore attisé par l’infranchissable barrière. Car la ceinture, évidemment, bien loin d’apaiser ces ardeurs, les suscite, les encourage, les exacerbe, les aiguillonne, jusqu’à laisser tolérer l’impensable.
Nathalie Ours explore minutieusement les mystères du désir et du fantasme, dans un récit à la deuxième personne, rapide et efficace, sans jamais glisser dans la vulgarité ou le croustillant facile. Une réflexion à la fois légère et grave sur cette histoire d’amour et de haine entre notre corps et nous.
Nathalie Ours, La ceinture, La Musardine, 2003, 238 pages, 15 €