Le 20 janvier 2023
Après le triomphe La Boum 1, le 2 accomplit l’exploit d’être encore plus nul.


- Réalisateur : Claude Pinoteau
- Acteurs : Lambert Wilson, Zabou Breitman, Daniel Russo, Sophie Marceau, Claude Brasseur, Alexandre Sterling, Brigitte Fossey, Pierre Cosso, Janine Souchon
- Nationalité : Français
- Distributeur : Gaumont Distribution
- Durée : 1h40mn
- Date télé : 24 décembre 2024 22:25
- Chaîne : TFX
- Date de sortie : 8 décembre 1982

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Résumé : Vic est de retour de vacances et s’apprête à entrer au lycée. Désormais âgée de quinze ans, la jeune fille tombe amoureuse d’un garçon, Philippe, pendant un concert de rock. Au milieu de ses déboires amoureux et de disputes récurrentes avec ses parents, Vic peut toujours se confier à son arrière-grand-mère, Poupette.
Critique : Après le triomphe de La Boum, vendu comme un film générationnel sur une adolescente friquée des beaux quartiers parisiens (et scolarisée à Henri IV), il était naturel que Pinoteau récidivât, avec les mêmes acteurs, les mêmes situations caricaturales et les mêmes stéréotypes de jeunes, qui vont du boutonneux au beau gosse, en passant par la fille énamourée et gloussante (bonjour le cliché de genre). Sophie Marceau rempile dans le personnage de Vic qui, longtemps, lui colla à la peau : figurez-vous que la demoiselle prend ombrage de ne pas avoir vécu une histoire d’amour depuis un an. Heureusement, la fidèle Poupette (Denise Grey) est le deus ex machina qui permettra à la lycéenne de côtoyer Philippe Berthier, aussi expressif que son pull blanc noué sur les épaules. Une simple erreur de passeport suffira à provoquer le rapprochement. L’inénarrable première rencontre entre les deux protagonistes suscite la maladresse émue de la jeune fille, puis un mouvement mécanique de son bras qui se dirige vers la bouche, tandis que le "oh, pardon" succède aux fracas d’un verre brisé sur un plateau-repas. Un peu plus loin, dans une pénombre de circonstance, elle lui avouera : "J’ai jamais... enfin... j’ai pas encore. Tu comprends ? ". "Qui a éteint la minuterie ?", ajouteraient les Inconnus.
De toute façon, rien à sauver dès les premières minutes agrestes : quand Vic dévale les pentes montagneuses, comme les gamines Ingals dans La Petite maison dans la prairie, on comprend que le sirop d’érable fera bon ménage avec la mélasse. Il faudra ensuite supporter quelques scènes bien baveuses, avec une musique idoine de Vladimir Cosma, pour faire briller la jeune star, qu’on habille en tantôt en Gene Kelly ou Cyd Charisse, qui danse sur une immonde ritournelle disco, assiste à un concert de Cook Da Books, embrasse son amoureux dans une (désormais) préhistorique cabine téléphonique, au moment où une pluie artificielle dégouline sur leur romance. Les parents font toujours tapisserie, expédiés en quelques répliques paresseuses, et d’autres futures stars (Zabou Breitman, Lambert Wilson) auraient mieux fait de ne pas se trouver là : surtout Lambert, qui plastronne en godelureau des avenues cossues.
Le pensum se termine au ralenti sur un quai de gare. Là, où se vendent des romans du même nom.