Le 18 janvier 2021
Une chronique familiale plutôt convenue sur la séparation, malgré la présence des acteurs, Nathalie Baye en tête.


- Réalisateur : Diane Kurys
- Acteurs : Nathalie Baye, Jean-Pierre Bacri, Zabou Breitman, Vincent Lindon, Richard Berry, Didier Bénureau
- Genre : Comédie dramatique
- Nationalité : Français
- Distributeur : UGC Distribution
- Durée : 1h40min
- Date télé : 25 janvier 2021 13:35
- Chaîne : Arte
- Date de sortie : 14 février 1990

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Résumé : Les vacances de juillet 1958, sur une plage de la côte atlantique. La petite Sophie, huit ans, et sa grande soeur Frédérique subissent la mauvaise entente régnant entre leurs parents, préssentant le drame du divorce qui ne manquera pas de se produire.
Critique : Le motif du divorce est une thématique récurrente des films de Diane Kurys. Il figurait déjà dans son premier long métrage et immense succès Diabolo menthe, sorti en 1977. Il irrigue une nouvelle fois le propos de cette comédie dramatique, à travers le portrait de deux sœurs qui vivent un éloignement sur la côte, le temps que leur mère, Léna Korski, les rejoigne. Si la séquence d’ouverture a le bon goût de suggérer la séparation des parents, sans tomber dans le pathos, on n’en dira pas autant du départ en train, qui donne lieu à une scène attendue, bien qu’elle soit scénaristiquement crédible (les larmes de la petite fille qui disent le désarroi, expriment le sentiment d’abandon). Le reste du film relève de ce qu’on appelle à la fois une chronique sensible et familiale, laissant sa part à chacun dans une série de portraits colorés, mais attendus : l’oncle Léon est un mufle machiste, qui sait aussi divertir les enfants, la tante Bella multiple les regards entendus à Léna, joue les confidentes avec une gourmandise non dissimulée, qui révèle sans doute un désir d’émancipation d’autant plus refoulé que sa grossesse lui intime l’ordre d’être sentimentalement "fixe", dans une époque, celle des années 50, intrinsèquement patriarcale. Il y a aussi un propriétaire grincheux, mais finalement débonnaire, un amant romantique qui circule en motocyclette, manque de se faire écraser par une voiture (Vincent Lindon, plutôt atone) et quelques émois de l’adolescence bien affadis par une mise en scène façon téléfilm. Moins âpre, moins intransigeant que le regard d’un Maurice Pialat, l’œil de Diane Kurys ne parvient pas à s’extraire d’un point de vue convenu qui détermine quelques scènes à faire, documente les atermoiements d’un âge intermédiaire, avec un traumatisme affectif lié à la séparation des parents. Dans la dernière partie du long métrage surgit la figure paternelle, sans surprise, qui alterne entre amertume et détermination vindicative, bien décidé à rétablir son autorité sur toute la famille, provoquant une crise qu’on anticipe, avant de se radoucir.
Cependant, le film se laisse regarder, en particulier pour Nathalie Baye, toujours aussi juste dans son jeu.