La 3D contre-attaque, mais que fait UGC ?

2009 est l’année du cinéma en relief. Mais oubliez les lunettes rouges et vertes, couleurs mal de tête, d’antan. Si dans les années 80, elles ont eu bien du mal à convaincre les spectateurs curieux lors d’essais hasardeux (rappelez-vous la débâcle des Dents de la mer 3), cette année, le relief nouveau devrait rallier les foules à sa cause ! Fort d’une technologie à la pointe, il offre une profondeur de champ, certes artificielle, mais carrément excitante à l’heure où beaucoup de spectateurs envisagent de déserter les salles pour se concentrer sur la perfection de la haute définition, le confort de la VOD et la gratuité des Divix.
Alors qu’en 2008 Voyage au centre de la Terre jouait au blockbuster précurseur, et que U2 3D, de manière plus restreinte, permettait aux spectateurs de vivre l’expérience d’un concert live sur grand écran comme s’ils étaient dans un stade (le confort du fauteuil en plus), cette année, la production 3D s’est envolée aux USA, avec des milliers d’écrans acquis à cette technologie. En France, Volt, Scar 3D, Meurtres à la Saint Valentin et cette semaine, le loufoque Monstres contre aliens ont, en quelques mois, fait couler beaucoup d’encre, alors qu’on attend en 3D dans les mois à venir, le concert des Jonas Brothers, le nouveau Pixar, Up, qui ouvrira le prochain festival de Cannes, Destination finale 4, Le drôle Noël de Scrooge de Bob Zemeckis avec Jim Carrey, Coraline, le troisième volet de L’âge de glace et surtout, en toute fin d’année, l’un des événements de la décennie (rien que ça !), le nouveau James Cameron, Avatar, 13 ans après Titanic...
Mais les courbes du relief, aujourd’hui destinées à un usage plus louable que les effets grotesques d’antan, ne sont malheureusement proposées dans l’Hexagone que dans un nombre très limité de salles. On accuse un vrai retard par rapport au marché américain. La France, l’autre patrie du 7e art, comme certains aiment à le penser, est à la traîne pour ce qui est, et des projections numériques, et des projecteurs 3D. Entre le coût élevé des équipements, en particulier pour les indépendants, et le rechignement du leader de l’exploitation, UGC, peu disposé à faire évoluer ses salles triomphales (notamment sur Paris), la progression reste presque insignifiante. Aussi, ce mercredi, la plupart des Français devront vivre l’expérience Monstres et aliens, dont la réputation est bâtie sur une 3D vraiment percutante, dans des conditions de visionage inacceptables pour notre époque.
Alors, aux spectateurs qui ont le choix, les parisiens en l’occurrence, de faire la différence en choisissant leurs cinémas en fonction des atouts technologiques qu’ils proposent. Nul doute que par la suite UGC suivra et que la salle deviendra une vraie alternative au plaisir galopant du home cinéma.

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