L’Homme du peuple - le test DVD

Un DVD assez minimal, mais une occasion de retrouver le Wajda politique que nous avons tant aimé.

L’argument : Lech Walesa est un travailleur ordinaire, un électricien qui doit composer avec une vie de famille, et sa femme Danuta. Alors que les manifestations ouvrières sont durement réprimées par le régime communiste, il est porté par ses camarades à la table des négociations. Son franc-parler et son charisme le conduisent vite à endosser un rôle national. Il ne se doute pas encore que sa vie va basculer, en même temps que la grande Histoire.

Le film : après L’Homme de marbre en 1977 et L’Homme de marbre en 1981, Wajda boucle une trilogie – ou plutôt une trilogie a posteriori- sur la classe ouvrière polonaise. Évidemment, le monde a changé entre-temps et les combats de l’ère soviétique avec lui. Il y a donc une curiosité à voir le grand cinéaste polonais se pencher sur une époque qu’il a connue, et tracer un destin, certes fort et décisif, mais aujourd’hui relativement oublié. Walesa n’a fait qu’un mandat et, aux élections présidentielles de 2000, il n’a obtenu qu’1 % des suffrages. Autant dire que l’entreprise de réhabilitation voulue par Wajda, choqué qu’on ait pu accuser Walesa de connivence avec les communistes, n’est pas a priori promise à un grand succès public en France. De bonnes critiques et 37 050 entrées plus tard, on peut voir ou revoir ce biopic quasi hagiographique comme un témoignage sincère d’admiration, porté par un acteur remarquable ; l’occasion de se replonger dans une histoire violente qui retrace l’ascension d’un modeste électricien. Wajda n’évoque pas sa chute, mais la fait envisager par son héros. Alternant les reconstitutions et les images d’archives, il construit un récit fort, rythmé à la fois par des morceaux de rock et par des séjours en prison, symbolisés par l’alliance et la montre que Walesa laissait à chaque fois chez lui.

© Golem Distribución

La critique : ICI

Les suppléments :

Un seul petit bonus, la déclaration de Walesa à l’assemblée nationale française, le 24 juin 2014, à l’occasion de l’avant-première du film. Dix minutes pendant lesquelles il parle de la Pologne et, un peu, du film. On aurait pu rêver mieux.

L’image :

Entre les vraies archives et les fausses, habilement mêlées, d’une part, et la reconstitution d’autre part, on a tout une gamme de qualité d’images. Nette et sans bavure dans le dernier cas, très variable dans les deux premiers.

Le son :

Deux pistes (Dolby Digital 2.0 et 5.1), avec la seule VO sous-titrée. Comme pour l’image, la qualité est très variable selon la provenance, réelle ou fictive, des séquences. Aéré, précis dans les reconstitutions, le son devient étouffé, tout en restant audible, dans les archives.