Qué sera sera...
Le 14 août 2010
L’hétérosexualité peut parfois vaciller sous les feux de l’amour. Pour son second film, Zabou Breitman a un peu manqué sa démonstration.
- Réalisateur : Zabou Breitman
- Acteurs : Charles Berling, Bernard Campan, Léa Drucker, Éric Prat, Andy Gillet
- Genre : Comédie dramatique
- Nationalité : Français
– Durée : 1h54mn
L’hétérosexualité peut parfois vaciller sous les feux de l’amour. Pour son second film, Zabou Breitman a un peu manqué sa démonstration.
L’argument : L’histoire d’un homme qui tombe amoureux d’un autre homme.
Notre avis : Zabou Breitman avait mis la barre suffisamment haut avec Se souvenir des belles choses, pour que son second film figure parmi les événements de la rentrée. L’homme de sa vie reprend en fait un peu la même histoire. L’irruption d’un élément extérieur qui va faire exploser une relation amoureuse fusionnelle. Dans Se souvenir des belles choses, c’était la maladie, ici, ce sera un homme. Cet homme (Charles Berling), solitaire et verrouillé dans un conflit familial dont il tente vainement de se protéger, va dévoiler à Frédéric (Bernard Campan) des sentiments auxquels il s’imaginait étranger.
Dans son premier long métrage, Zabou Breitman avait déployé des trésors de finesse et de sensibilité autour d’un sujet qui pouvait déraper à tout instant. Ici, elle n’a pas été touchée par la même grâce. L’homme de sa vie s’étire dans des plans interminables, des reprises de scènes sous différents angles, des fondus-enchaînés d’une évidence consternante. Tout le monde sait que la Provence est photogénique, et le film nous offre à peine plus qu’une carte postale de vacances. Le sujet était bien sûr périlleux et si parfois s’échappent quelques instants de bonheur, le reste est toujours sur le point de basculer dans le cliché, comme si, finalement, la réalisatrice n’avait pas su se situer, entre les deux histoires d’amour de Frédéric, et les regardait de loin, de trop loin. On aurait peut-être aimé un peu plus de consistance dans le personnage de Frédérique (Léa Drucker), plus de résistance face à la vie. Le dialogue entre les deux hommes prend toute la place, dans la seconde partie du film, et assassine du même coup toute possibilité de parole entre l’homme et la femme. Un parti pris de non-dit dans l’expression des émotions, au détriment parfois de la pertinence.
L’homme de sa vie ressemble en somme beaucoup à un rendez-vous manqué, même s’il s’illumine parfois de jolis instants de grâce. La confusion des sentiments est volatile. Quand on croit la saisir, elle s’est déjà perdue.
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VincentLesageCritique 31 mai 2007
L’homme de sa vie - la critique
Breitman alourdit son sujet avec une réalisation appuyée et faussement artiste. Ses excès de cinéaste débutante annihile totalement la soit-disant attirance. Reste Charles Berling, sensuel.
Norman06 22 avril 2009
L’homme de sa vie - la critique
Sincère et bien joué, ce deuxième film de la réalisatice pêche par certaines maladresses stylistiques (les draps qui flottent au vent) et un onirisme appuyé mais un souffle romanesque passe par instants.
Gillesparis10 18 mars 2019
L’homme de sa vie - la critique
Film FORMIDABLE
BRAVO Zabou Breitman
Tous les personnages sont aux prises avec eux même. C est magnifique, un film intelligent, riche, poétique que je trouve brillant.
Merci, pour cette réalisation