L’étrangleur - William A. Wellman - critique

Critique : William A. Wellman, cinéaste aussi prolifique qu’éclectique, choisit ici le huis clos façon whodunit (énigme où dans un groupe, on cherche qui est l’assassin), dans un music-hall dont on se sortira que très rarement, sauf pour se retrouver dans des bars.

Pour se faire, il choisit une héroïne féminine d’une étonnante modernité. Dixie Daisy, belle chanteuse et danseuse, est aussi une femme déterminée et dynamique qui ne s’en laisse compter par personne : ni par son collègue qui tente de la séduire, ni par son patron à qui elle n’hésite pas à proposer sa démission au moindre problème, et pas plus par la police qui pourtant ne la ménage pas.
Si le récit fait défiler une importante galerie de personnages plus pittoresques les uns que les autres, c’est d’abord Barbara Stanwyck que l’on retient. Celle-ci campe une incroyable Dixie, pétulante et joyeuse, qui virevolte, danse et chante avec une aisance incroyable.

Tout de suite après William A. Wellman réalisera l’un de ses meilleurs films : ce sera L’étrange incident (The Ox-Bow Incident 1943) avec Henry Fonda, œuvre qui dénonce la justice expéditive.

Barbara Stanwyck sera l’année suivante l’héroïne d’Assurance sur la mort (Double Indemnity) de Billy Wilder, l’un des meilleurs thrillers jamais tourné (dixit Alfred Hitchcock et Woody Allen... avec lesquels, en toute modestie, on peut être d’accord).